Venezuela : Ternium-Sidor (acier) sur la voie de l’expropriation

ChavezterniumVoilà une affaire qui ne traîne pas … Le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé mercredi qu’il avait signé un décret permettant de désigner une commission pour prendre le contrôle de l’entreprise sidérurgique argentine Ternium Sidor.

Mardi, le parlement vénézuélien avait déclaré d' »intérêt public » le groupe que Chavez a décidé de nationaliser. Il avait préalablement menacé dimanche d’exproprier l’entreprise si aucun accord sur la valeur de ses actions n’intervenait avant mardi avec son propriétaire argentin Techint.

Le décret permettant une prise de contrôle de Ternium-Sidor sera envoyé à la Cour suprême qui doit le ratifier, a déclaré le président au cours d’un discours radio-télévisé.

L’an dernier, M. Chavez avait reçu du parlement des pouvoirs spéciaux pour légiférer par décret durant dix-huit mois.

Située dans le sud-est du Venezuela et publique jusqu’en 1998, l’entreprise Ternium-Sidor a produit 4,3 millions de tonnes d’acier en 2007, 2,5 tonnes ayant été vendues sur le marché local.

Selon le droit vénézuélien, déclarer d' »intérêt public » une entreprise est un préalable pour procéder à son expropriation.

Le président vénézuélien reproche notamment au sidérurgiste Sidor d’avoir « créé un monopole » et de vendre la majorité de sa production à l’étranger, contraignant ainsi les industries du pays à importer leurs tubes d’acier de Chine et d’ailleurs. « Si la société Sidor (…) n’accepte pas immédiatement de changer ce procédé, elle m’obligera à la nationaliser », avait lancé en mai 2007 Hugo Chavez en guise d’avertissement, en assurant toutefois qu’il « préférait ne pas » avoir à la faire.

Selon le gouvernement vénézuélien, le prix de Ternium-Sidor – dont 60% du capital est détenu par le groupe argentin Techint, 20% par l’Etat vénézuélien et 20% par les salariés – s’élève à 800 millions de dollars. Mais le président Chavez assure que la direction de Techint réclamerait jusqu’à 4 milliards de dollars.

« Je ne vais pas les payer 4.000 ou 3.000 millions de dollars, et si dans les prochaines heures nous ne parvenons pas à un accord juste, je signe un décret d’expropriation et nous prenons le contrôle de l’entreprise », avait déclaré dimanche le chef de l’Etat vénézuélien au cours de son émission radiotélévisée hebdomadaire « Alo Presidente ».

Pour rappel, le gouvernement vénézuélien a procédé depuis 2007 à la nationalisation d’entreprises qu’il considère comme stratégiques, comme celle des télécommunications CANTV, ou encore celle de « Electricidad » de Caracas.

Sources : AFP, Associated Press

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