La Bolivie rachète la majorité des actions d’Andina (Repsol)

Bolivia_morales_evo_hrc_repsolLa Bolivie vient de racheter la majorité des actions de la filiale pétrolière Andina détenue par Repsol-YPF.

Le but annoncé : renforcer la nationalisation des hydrocarbures entamée en mai 2006. Ce qui est loin d’être anodin, tant dans le fond, que dans la forme.

Fin mars, l’armée bolivienne avait en effet tenté de repousser des habitants qui menaçaient d’occuper les batiments de la compagnie Transredes, filiale du groupe anglo-hollandais Shell en Bolivie et d’Ashmore Energy International en vue de pousser le gouvernement à opérer une « nationalisation effective » du secteur des hydrocarbures.

Le président bolivien Evo Morales a annoncé jeudi plusieurs mesures visant à rendre à l’Etat le contrôle de secteurs économiques clés comme les hydrocarbures et les télécommunications, dans le cadre de sa politique de renationalisation décidée après son arrivée au pouvoir en 2006.

« Le processus d’achat a été couronné de succès » a annoncé le ministre des Hydrocarbures, Carlos Villegas, lors d’une cérémonie au Palais Présidentiel Quemado, où le représentant de Repsol-YPF, Thomas Garcia, a signé le contrat.

« Avec ce contrat, la Bolivie va récupérer la majorité des actions sur les 18 champs pétrolifères et YPFB (la compagnie pétrolière nationale bolivienne) sera représenté tant au niveau de la direction, que dans l’assemblée des actionnaires et l’administration » a précisé le ministre.

Selon le ministre, qui n’a pas précisé le montant de l’opération, « aujourd’hui commence une nouvelle étape parce que notre participation conjointe« , va permettre de donner « un exemple de synergie entre une entreprise d’Etat et une entreprise privée« .

Le président bolivien a également annoncé que l’Etat reprenait par décret le contrôle de la majorité des actions de trois filiales pétrolières à capitaux étrangers opérant en Bolivie. Cette décision concerne les sociétés Chaco (filiale de British Petroleum), Transredes (filiale de la néerlandaise Shell) et CLHB, société à capitaux allemands et péruviens.

A l’occasion des célébrations de la Fête du Travail, M. Morales a également annoncé la nationalisation de l’Entreprise nationale de télécommunication (ENTEL) gérée par la multinationale italienne Euro Telecom International et filiale de Telecom Italia.

Le gouvernement de La Paz était jusqu’à présent en discussions avec Entel en vue d’un rachat par l’Etat mais il lui avait infligé plusieurs millions de dollars d’amendes, lui reprochant la mauvaise qualité du service rendu et l’insuffisance de ses investissements.

Sources : AFP, Reuters