Les cours du brut ont terminé la semaine en baisse vendredi à New York.
Des rumeurs tenaces faisant état d’une éventuelle hausse de la production de l’Arabie saoudite ainsi qu’un redressement du dollar – actuelle monnaie d’échange du précieux liquide – sont à l’origine du phénomène.
Sur le New York Merchantile Exhange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en juillet a fini la séance à 134,86 dollars, en baisse de 1,88 dollar par rapport à son cours de clôture de la veille.
A Londres, le baril de pétrole de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet (dont c’est le dernier jour de cotation) a cédé 1,84 dollar à 134,25 dollars.
Pour les analystes, la reprise du dollar a pu grandement influencé les marchés. Le billet vert valait aux alentours de 1,53 dollar pour un euro vendredi. En retrouvant son « faste d’antan », la monnaie américaine rend plus chères les matières premières, notamment pour les investisseurs étrangers, lesquels souhaitent avant tout se prémunir de l’inflation.
Autre facteur à prendre en compte : selon la presse, l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, pourrait augmenter sa production avant la fin juin pour faire face à la flambée des prix.
Vendredi MEES, un bulletin économique spécialisé a ainsi laissé entendre que le royaume wahhabite devrait annoncer une augmentation de son niveau de production à 10 millions de barils par jour, contre 9,45 millions actuellement, lors de la conférence qu’elle organise le 22 juin à Djeddah.
Selon un proche conseiller du ministre saoudien du Pétrole cité par MEES, la brusque montée des prix est inacceptable pour le royaume. « Quand on voit la hausse des prix et ces oscillations –plus de 11 dollars le baril en un jour– c’est inadmissible pour nous », a déclaré Ibrahim al-Mouhanna. « Cela pourrait nuire à l’économie mondiale et même à l’intérêt à long terme pour le pétrole », a dit M. Mouhanna, sans toutefois s’exprimer sur les propositions que l’Arabie saoudite pourrait faire lors de la conférence de Djeddah.
Pour rappel, les cours du brut ont frolé les 140 dollars le baril le 6 juin à New York, faisant craindre une flambée de l’inflation.
Jeudi, le président en exercice de l’Opep et ministre algérien de l’Energie Chakib Khélil a néanmoins exclu à nouveau que le cartel pétrolier ait recours à une hausse de la production, estimant « qu’il y a une surproduction de 500.000 b/j ».
Côté demande, les signes d’un ralentissement se multiplient chaque jour. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a ainsi baissé son estimation de la demande pétrolière dans le monde en 2008, en raison du ralentissement économique, des prix élevés des carburants et des températures clémentes en hiver.
Plusieurs compagnies aériennes américaines –US Airways et United Airlines– ont supprimé ces derniers jours des vols domestiques non stratégiques, et relevé leurs tarifs.
Les constructeurs automobiles américains se tournent désormais vers la production de produire moins les modèles plus économes en carburants.
Les investisseurs ont également hésité à se lancer dans les achats après les possibles initiatives des autorités de régulation américaines et britanniques pour réfréner les achats spéculatifs, notamment en limitant les transactions sur les marchés pétroliers.
La forte volatilité des échanges cette semaine et le recul de la demande « suggèrent que les marchés pétroliers ne sont plus loin d’un mouvement de correction à la baisse », concluent désormais certains analystes.
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