Pétrole : le baril sous les 110 dollars

110kmhsurlesroutesalsaciennes Cela ne s’était plus vu depuis 4 mois ! Le cours du baril de pétrole est passé sous la barre des 110 dollars.

Et rien ne semble y faire pour lui redonner du poil de la bête, pas même Gustav

C’est vous dire comme la crainte d’une récession et proche, les investisseurs tablant sur une baisse de la demande.

Les cours du pétrole se sont repliés lundi, effaçant tous leurs gains de la matinée, l’ouragan Gustav ne s’étant pas renforcé après avoir atteint les côtes de la Louisiane et le marché défalquant des cours le risque lié au passage du phénomène météorologique.

Celui-ci a été rétrogradé lundi de la catégorie 3 à la catégorie 2 sur une échelle qui en compte 5, selon le Centre national des ouragans à Miami (NHC).

Pourtant, depuis Katrina et Rita, qui avaient ravagé la Nouvelle-Orléans et perturbé la production américaine, jamais la région n’avait eu à faire face à une telle tempête.

Selon les analystes, la plupart des investisseurs ne réagiront qu’en cas de risque majeur de perturbations pouvant impacter les infrastructures. Avant même d’apprendre que l’ouragan perdait en intensité, le marché semblait rester de marbre face à la menace.

Pourtant la quasi-intégralité de la production du Golfe du Mexique a été suspendue et au moins 12,5% des capacités américaines de raffinage ont été fermées. Soit une perte de production de 1,3 million de barils par jour de pétrole, et 210 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour.

D’autres sites prévoient également d’interrompre leurs opérations. Dimanche, le Louisiana Offshore Oil Port, le seul terminal américain à pouvoir accueillir les super-pétroliers, a dû suspendre ses activités.

« Sachant que la demande s’affaiblit de manière importante, que toutes les infrastructures transportant du pétrole et du gaz avaient été fermées à l’avance et que l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) avait promis de fournir du pétrole en cas de dommages importants, le marché a été relativement insensible à l’ouragan« , selon les analystes de la banque Barclays Capital.

L’AIE avait également contribué à empêcher les prix de grimper en annonçant la semaine dernière qu’elle était disposée à puiser dans ses réserves stratégiques pour fournir au marché les barils qui auraient pu manquer après le passage de l’ouragan.

A 11h15 GMT, le contrat octobre sur le brut léger américain perdait 1,69 dollar, soit 1,42%, à 113,87 dollars le baril et le Brent cédait 1,53 dollar (1,38%) à 112,48 dollars.

En fin d’échanges européens, le cours du baril de pétrole évoluait même à son plus bas niveau depuis quatre mois lundi, après avoir enfoncé le seuil de 110 dollars lundi à Londres et l’avoir frôlé à New York.

Vers 16H00 GMT, le baril s’échangeait en baisse de 3,93 dollars à Londres, à 110,16 dollars sur l’Intercontinental Exchange de Londres (ICE), après avoir plongé jusqu’à 109,17 dollars. Considérée par les opérateurs comme un seuil de résistance important, la barre des 110 dollars n’avait pas été enfoncée depuis le 2 mai.

La « prime de risque » liée au passage de l’ouragan ayant été défalquée des prix, les opérateurs ont réagi en priorité face à une crainte de ralentissement de la demande.

Les déclarations du ministre des Finances britannique, Alistair Darling, qui a averti que son pays et le reste du monde étaient confrontés à ce qui semble « certainement le pire » déclin économique depuis 60 ans et que celui-ci serait « plus profond et plus long » que prévu n’ a rien « arrangé » à « l’affaire ».

Sources : AFP, reuters