Très controversés ces derniers temps pour leurs prises de participation substantielles dans les économies occidentales, les fonds souverains brillent aujourd’hui par leur absence. L’extraordinaire (au sens premier du terme) restructuration du secteur financier semble se faire sans eux – même si le Financial Times rapporte que Morgan Stanley et le chinois CIC seraient en pourparlers pour une cession de 49% du capital de la banque d’affaires américaine.
Pesant entre 2000 et 3000 milliards de dollars au total (et sans doute le triple dans les 5 prochaines années si l’on en croit le FMI), ces fonds disposent pourtant d’une force de frappe considérable, qui leur a permis d’investir plus de 40 milliards de dollars en début d’année pour renflouer les banques plombées par les subprimes.
Faut-il voir là un repli tactique à la suite des attaques et des critiques dont les fonds souverains ont fait l’objet ? Récemment, un fonds coréen désireux de prendre une participation dans la Deutsche Börse se l’est vu interdire par son régulateur. Les inquiétudes qui se sont manifestées ici ou là concernant d’éventuelles prises de contrôle stratégiques, voire des visées impérialistes, ont en effet entraîné l’adoption de mesures de protection aux Etats-Unis, en Allemagne (renforcement en août du contrôle des pouvoirs publics sur tout projet d’acquisition par des intérêts étrangers de plus de 25% d’une entreprise allemande) et même en France (« décret anti-OPA » du 31 décembre 2005).
Une rencontre entre 26 pays a par ailleurs été organisée les 1er et 2 septembre derniers à Santiago du Chili, sous l’égide du FMI, pour mettre en place un groupe de travail qui devra élaborer un code de conduite pour ces fonds. Cadre légal, règles de gouvernance mais aussi politiques de placement et gestion des risques : des « principes volontaires » qui seront présentés à l’assemblée annuelle du FMI le 11 octobre.
Il ne faut pas croire pour autant que les gérants de ces fonds restent inactifs. Leurs cibles ont simplement changé : achat de terres agricoles en Afrique, de clubs sportifs, de parts dans des sociétés hollywoodiennes… En France, Bank of China vient de prendre 20% de la Compagnie financière de Rothschild.
En fait, les fonds dits souverains semblent avoir choisi de rester à bonne distance de l’ouragan financier qui s’est abattu sur Wall Street. Sage application du principe de précaution, à l’heure où la propagation de la crise financière à l’ensemble de l’économie mondiale fait peser un risque sur les pays émergents eux-mêmes ? Les faillites en chaîne d’assureurs et de banques d’affaires américaines ont déjà fait perdre beaucoup d’argent aux investisseurs qui y détenaient des participations importantes. Leur crainte, désormais, n’est pas seulement que le phénomène se poursuive et s’amplifie. Elle est aussi que leurs revenus – gaziers, pétroliers, miniers – ne s’effondrent en raison de la récession généralisée qui s’annonce.
Sources : AFP, Le Figaro, Les Echos
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De nombreux « hedge funds » seraient en train de retirer les comptes des banques d’affaires. Ces fonds ne veulent pas subir le même sort que les clients de Lehman Brothers, qui n’ont pas pu retirer tous les titres qu’ils avaient tout simplement déposés dans cette banque.
Comme un particulier a un compte de dépôt dans sa banque, un « hedge fund » a en « conservation » des comptes titres dans les banques d’affaires. Et de la même manière qu’une banque classique fait travailler l’argent des particuliers, la banque d’affaires fait travailler ces titres. Il s’en sert de garantie (ou « collatéral ») pour lever de l’argent. Si le « hedge fund » retire ses comptes titres, la banque d’affaires n’a plus de garantie pour son emprunt. Elle doit immédiatement en trouver une autre pour rassurer son créditeur. Or aujourd’hui, les banques d’affaires pures comme Morgan Stanley et Goldman Sachs ont de grandes difficultés à lever de l’argent.
http://www.lesechos.fr/info/finance/300294621-pourquoi-la-crise-financiere-n-est-pas-forcement-terminee.htm
Merci pour cet extrait de presse ; attention cependant, les hedge funds (« fonds alternatifs ») et les fonds souverains ne sont pas la même chose…
Les nouvelles banques d’affaires, ce sont les hedge funds
Qu’est-ce qui, réellement, est à la source de la crise bancaire la plus sévère de tous les temps? La volonté des banques d’affaires de singer les hedge funds. Voilà ce qui a signé l’arrêt de mort de Wall Street. Dans cette jungle de la spéculation, les fonds alternatifs sortent gagnants. A ce jeu-là, leurs structures sont les mieux adaptées.
Certes, les hedge funds aussi traversent la pire période de leur histoire. Accusés de déstabiliser les marchés, les régulateurs du monde amputent leurs rendements en leur interdisant, jusqu’au 2 octobre, les ventes à découvert. Mais la sélection naturelle parle en leur faveur. Les maisons comme Citadel, D.E. Shaw et SAC Capital Advisors n’ont jamais autant recruté, raflant des équipes entières de traders et d’analystes ayant fui les banques en déliquescence. Même affaiblis par la rareté du financement et par le krach des marchés, les hedge funds perdent deux fois moins que le marché des actions, abandonnant 10% depuis janvier, contre 20% pour l’indice d’actions S & P 500.
La vérité est que, depuis l’essor fulgurant de l’industrie alternative dans les années 1990, la banque d’affaires classique est une espèce menacée. La tradition du trading s’est déplacée vers les hedge funds.
Peu réglementée et marquée par une forte culture entrepreneuriale, l’industrie alternative a développé le modèle le plus compétitif de rémunération des traders, que les salles de marchés des banques n’ont jamais su égaler. Le poids des hedge funds dans le négoce n’a fait que croître – ils investissent globalement 1900 milliards de dollars d’avoirs de clientèle -, d’autant que ce sont des gérants très actifs, à l’origine des plus gros volumes quotidiens d’ordres de bourse.
Cela en a fait les clients privilégiés des banques, et paradoxalement aussi leurs rivaux directs. Ces dernières années, dès qu’un trader acquérait de l’expérience, il désertait le desk de sa banque pour rejoindre un hedge fund. Un parcours devenu classique. Les banques ne pouvaient pas, pour autant, combattre frontalement les hedge funds, car elles tenaient à ces très généreux clients de leurs services de «prime brokerage» (courtage, prêts de titres, financement). Mais l’industrie bancaire devait contre-attaquer malgré tout, afin d’enrayer la fuite de talents et de profits.
La solution? Citigroup, Merrill Lynch, UBS, Bear Stearns, Lehman Brothers l’ont trouvée en concurrençant les hedge funds les plus téméraires sur leur propre terrain, tout en utilisant le privilège de leur licence bancaire pour se financer à des taux défiant le marché. Cela leur a permis de spéculer à une échelle encore plus vaste, UBS affichant, mi-2007, un levier supérieur à celui des fonds les plus spéculatifs comme Carlyle Capital.
La grande banque suisse voulait concurrencer les géants new-yorkais de l’alternatif comme Fortress. Elle y laissera, bientôt, 50 milliards de francs de pertes, annihilant tous les bénéfices de la fusion de 1998.
Goldman Sachs a damné le pion aux meilleurs hedge funds. Mais à quel prix? D’aucuns soutiennent que cette banque est l’une des principales causes de l’effondrement du marché des crédits titrisés, qu’elle a vendus en quantités massives. Cela expliquerait qu’elle se constitue désormais en banque commerciale, tombant sous la supervision de la Réserve fédérale.
Les hedge funds laisseront aussi des plumes dans le «tsunami» actuel. Les investisseurs s’apprêteraient, cette semaine, à retirer entre 10% et 50% des avoirs investis en placements alternatifs, selon le Sunday Telegraph. Les rendements négatifs affectent les rémunérations des gérants, qui ont, pour la plupart, des «high water marks», ces règles qui leur imposent de générer d’abord assez de rendement pour combler les pertes et hisser le niveau des actifs à leur dernier record, avant de pouvoir toucher à nouveau 20% de la performance. A présent, les fonds alternatifs doivent donc payer les employés avec leur seule commission de gestion de 2%, qu’ils touchent sur des actifs déprimés. Mais alors que près de 350 hedge funds ont été liquidés au 1er semestre, et qu’on prédit entre 700 et 1000 faillites fin 2008, l’industrie alternative a les reins solides. Elle compte près de 10000 fonds, des structures plus légères que les banques, qui ont la flexibilité de mourir et de renaître au gré des cycles boursiers. Leurs gérants ne mettent pas en jeu des dizaines de milliers d’emplois et d’actionnaires par leurs décisions.
De la débandade actuelle émerge une sélection des meilleures maisons alternatives, transformées en véritables banques d’affaires de demain. Celles qui ont profité du carnage pour engager les meilleurs talents sont aujourd’hui supérieures par leur technologie, leur système de négoce et leur accès aux investisseurs. Ces firmes, comme Citadel, Fortress et Farallon, ont actuellement pris le relais des banques comme fournisseurs de liquidité et de crédit au système. On ne compte plus les maisons, parmi lesquelles figure Carlyle, qui ont lancé des fonds «distressed», destinés à racheter la dette défaillante des crédits titrisés à des banques.
Et malgré des appels récurrents à une supervision plus rapprochée, les hedge funds semblent échapper à une réglementation permanente. New York, Londres et Bruxelles ont beau soulever la question, des intérêts puissants défendent, en coulisses, la préservation de cette aire non régulée, que d’aucuns appellent le «trou noir» de la finance. Le commissaire au marché intérieur de l’UE, Charlie McCreevy, s’est même attiré les foudres des parlementaires européens en déclarant le 22 septembre: «Ce n’est pas la peine de réglementer les hedge funds. La réglementation n’a pas empêché les banques de prendre les risques les plus élevés.» Et bien que le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson soit, pour sa part, persuadé qu’une plus stricte surveillance des hedge funds deviendra essentielle à la prévention des crises systémiques, le lobby américain de l’alternatif a pu, jusqu’ici, préserver ses privilèges. Tant que cela durera, c’est dans l’enceinte de l’empire des hedge funds que se perpétuera Wall Street.
http://www.letemps.ch/template/economie.asp?page=9&article=240724
Société Générale : la Cour d’appel de Paris fixe à 3,2 ME la valeur des actifs restituables au profit de DTAM
Société Générale Securities Services (SGSS) annonce avoir pris acte de l’arrêt de la Cour d’appel de Paris du 8 avril 2009, fixant à 3,2 Millions d’Euros la valeur des actifs restituables au profit du fonds Day Trade Leverage (DTL) de la société de gestion Day Trade Asset Management (DTAM).
SGSS rappelle que dans un souci de protection des porteurs de parts et en application de ses engagements de restitution de s actifs, SGSS avait déjà versé le 13 octobre 2008 une somme de 755.688 Euros au profit de DTL, alors même que les actifs confiés à Lehman Brothers International Europe (Lehman), que DTAM avait choisi comme prime broker, sont bloqués par la procédure collective dont Lehman fait l’objet.
En application du contrat conclu entre DTL et Lehman, le montant versé par SGSS avait été déterminé avec l’assistance d’experts indépendants.
Dans une interprétation différente de la détermination des montants à restituer, la Cour d’appel de Paris a demandé à SGSS la restitution immédiate de 2,4 ME complémentaires.
Dès lors, SGSS annonce prendre toutes dispositions pour se conformer à cette décision et verser ce montant. Toutefois, en reportant sur le dépositaire les conséquences d’actes de gestion pris par des sociétés de gestion et des prime brokers, SGSS estime que cette décision remet en cause les règles qui régissent les relations entre ces acteurs et sans doute, l’activité de dépositaire en France pour des fonds recourant à un prime broker. SGSS indique examiner les voies de recours qui lui sont offertes.
http://bourse.challenges.fr/news.hts?menu=news_actualites&urlAction=news.hts%3Fmenu%3Dnews_actualites&idnews=FPS090414_20328304&numligne=0&date=090414
Entre 40 et 70 milliards de dollars d’actifs ont été gelés par les banques lors de la faillite de Lehman Brothers.
En établissant la responsabilité des banques de dépôts (qui sont les propriétaires des prime brokers) dans la non-restitution des comptes aux hedges funds, cette décision du tribunal risque de forcer toutes les banques à rembourser (et indemniser) les hedges funds pour le préjudice subi lors du gel de ces fonds alors que la loi française obligeait ces banques à restituer ces fonds immédiatement.
http://www.hedgefundsreview.com/public/showPage.html?page=852486
Comment investir les sommes colossales émises en $, alors qu’il n’existe aucun support pouvant recevoir ces « investissements »?
C’est tout simplement impossible.
Sauf coup de force US, non seulement sur les biens Russes mais sur l’ensemble des biens des citoyens européens!! Venez chercher les copains !! On vous attend.