En dépit du rachat de Fortis par la banque française BNP Paribas, les investisseurs du marché des changes n’ont pas repris confiance dans la capacité de la zone euro à surmonter la crise. Il faut dire que la déconfiture de la réunion de l’Elysée ce week-end ne les a pas aidés. En dépit d’un accord apparent, les clivages n’ont pas été surmontés, notamment entre la France et l’Allemagne.
Dans de telles conditions, l’euro n’allait pas en profiter, atteignant hier son plus bas niveau depuis treize mois face au dollar. Cependant, il n’est pas question aujourd’hui de l’euro mais de la monnaie roumaine.
A l’inverse de la couronne tchèque ou d’autres monnaies d’Europe Centrale et Orientale, la devise roumaine n’a jamais vraiment eu les faveurs des traders du marché des changes, du moins pas au niveau de la devise tchèque.
Cependant, la situation actuelle de la devise roumaine est très symptomatique de celle des autres devises mineures du marché des changes. En effet, subissant de plein fouet les répercussions de la crise des subprimes et les inquiétudes liées au système financier, en dépit d’être objectivement plutôt épargnée par les contrats « pourris », la devise roumaine connait depuis ces dernières semaines une forte baisse, atteignant hier son plus bas niveau depuis décembre 2004.
Outre cette situation qui rappelle à maints égards celle d’autres devises, la devise roumaine subit aussi de plein fouet la mauvaise gestion des autorités qui, en cette période d’inflation, a consenti à augmenter de 50% les salaires des professeurs, ouvrant la voie à des revendications similaires dans d’autres secteurs de la population, ce qui a matérialisé le risque d’effets de second tour tant redouté par Jean Claude Trichet.
Christopher Dembik, forex.fr