Alerte au feu pour Moscou ? Cela y ressemble …
Alors que la manne pétrolière fond comme banquise au soleil, réduisant les capacités financières du Kremlin, le désormais Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a décalré lundi que la Russie, un des premiers producteurs de pétrole du monde, doit élaborer une série de mesures lui permettant « d’agir activement » sur les prix de l’or noir.
Discours à rapprocher de la position de l’Opep sur le sujet, laquelle exhorte les pays non-membres à réduire leur production en vue de stabiliser les cours.
« La Russie étant un des plus grands exportateurs et producteurs de pétrole et de produits pétroliers ne peut pas rester à l’écart de la formation des prix de cette ressource naturelle et nous devons élaborer toute une série de mesures qui nous permettront d’agir activement sur la conjoncture du marché », a déclaré M. Poutine.
Le Premier ministre, qui s’exprimait au cours d’une réunion du gouvernement consacrée à la régulation de la production et des livraison de pétrole sur les marchés intérieur et extérieur, n’a pas donné plus de précisions sur ces mesures.
Mercredi, le vice-Premier ministre russe Igor Setchine avait indiqué que la Russie était prête à coopérer avec les autres pays producteurs de pétrole pour soutenir les cours du brut, mais qu’elle entendait rester maîtresse de sa production.
Il y a quelques jours à peine, Chakib Khelil, ministre algérien de l’Energie et président de l’Opep avait une nouvelle fois déploré que les pays non-Opep n’aient pas contribué à la baisse de la production pour stabiliser les prix du pétrole. « On peut pas leur imposer les décisions de l’Opep. On a demandé à la Russie de nous aider, elle a répondu qu’elle avait des priorités, la Norvège à refusé et le Mexique n’a pas répondu« , avait-t-il précisé.
« La Russie est actuellement le premier ou le deuxième pays producteur de pétrole et a le droit de déterminer sa propre position« , avait parrallèlement déclaré Igor Setchine, interrogé sur la volonté de son pays de coordonner ou non son action avec celle de l’Opep. Moscou a néanmoins resserré ses liens avec le cartel ces derniers mois, un haut responsable du groupe russe privé Loukoïl a même récemment suggéré que la Russie devienne membre à part entière de l’organisation.
Lundi, Vladimir Poutine a également proposé de réviser tous les mois et non tous les deux mois la taxe à l’exportation de pétrole. « La crise financière mondiale, l’instabilité sur les marchés internationaux des matières premières et la chute des prix du pétrole exigent l’adoption de mesures qui permettront d’assurer un développement durable du secteur dans les conditions actuelles« , a-t-il déclaré.
Pour rappel, le gouvernement russe a décidé au début du mois d’abaisser fortement la taxe sur les exportations de pétrole brut, à 287 dollars la tonne, à partir du 1er novembre afin d’aider les groupes pétroliers russes à faire face aux conséquences de la chute des cours du brut.