Eramet/nickel : baisse de production et report des investissements

Eramet Le PDG d’Eramet, Patrick Buffet, a annoncé une réduction de la production de nickel et un report des investissements en Nouvelle-Calédonie.

Raisons une nouvelle fois invoquées : la crise mondiale, qu’il qualifie lui-même d’une ampleur « sans précédent » tant au niveau international que pour le marché du nickel spécifiquement.

« La situation de l’industrie du nickel est très préoccupante. Il y a une véritable crise, qui s’est développée avec une rapidité insoupçonnée », a ainsi déclaré jeudi soir le PDG d’Eramet, maison-mère de la Société Le Nickel (SLN) en Nouvelle-Calédonie.

« La crise affecte tous les consommateurs d’acier inox dont la production a chuté au troisième trimestre 2008 et on s’attend à une nouvelle dégradation au quatrième trimestre », a-t-il ajouté.

Rappelons que le groupe minier Xstrata a récemment décidé la fermeture anticipée de deux mines de nickel. Motifs invoqués par l’entreprise : « les installations Craig et Thayer-Lindsley à Sudbury s’approchaient de toute façon de la fin de leur cycle d’exploitation ».

Le groupe minier anglo-australien BHP Billiton avait quant à lui annoncé parallèlement qu’il abandonnait ses projets d’exploitation de gisements de nickel dans l’est de l’Indonésie, pas assez rentables.

La situation est grave pour le groupe Eramet car elle affecte directement sa rentabilité. En effet, après avoir vogué sur de petits nuages, les cours du nickel dégringolent actuellement, se situant aujourd’hui autour de 5 dollars la livre, un chiffre bien inférieur aux coûts de production de la SLN, qui s’établissent à environ 7 dollars. Dressant un bilan sévère, Patrick Buffet a par ailleurs déclaré que la SLN était « en perte à cours terme et consommait de la trésorerie ».

Suite à des intempéries et des travaux sur un four, la production en 2008 sera de 52.000 tonnes de nickel métal, contre 55.000 prévues. En ce qui concerne 2009, si aucun chiffre n’a été affiché, M. Buffet a prôné une réduction des coûts de production. L’objectif étant de retrouver une certaine compétitivité par rapport à ses concurrents majeurs. Il a par ailleurs annoncé « une revue systématique des investissements ».

Côté investissement, les travaux de la nouvelle centrale électrique de l’usine Doniambo à Nouméa, d’un coût de 587 millions d’euros, ne commenceront pas en 2009, comme initialement programmé. Aucune réduction de personnel n’a cependant été annoncée.

M. Buffet a toutefois souligné que cette crise ne remettait pas en cause « la stratégie de développement à long terme de la SLN », rappelant qu’entre 2003 et 2008, 712,3 millions d’euros avaient été investis en Calédonie.