Comme quoi, un bonheur n’arrive jamais seul …
Alors que l’Algérie pourrait profiter de la très récente guerre du gaz entre Russie et Ukraine pour renforcer sa position de fournisseur de l’Union européenne, le groupe énergétique national algérien Sonatrach et la compagnie pétrolière espagnole Repsol ont annoncé lundi la découverte de trois nouveaux gisements de gaz dans le pays.
Leur potentiel global de production est estimé à un million de m3/jour. Soit environ 1% de la consommation espagnole.
Le plus important gisement découvert en association avec le consortium Repsol Exploration Algéria SA/RWE-DEA/Edison international se trouve dans le bassin de Reggane (1.100 km au Sud-est de la capitale), avec une production potentielle de quelque 630.000 m3/jour. Repsol est opérateur sur ce gisement avec une participation de 33,75%, aux côtés de la Sonatrach algérienne (25%), des Allemands de RWE (22,5%) et de l’Edison italienne (18,75%).
En dehors de son passé « historique » lié aux essais nucléaires français, le bassin de Reggane revêt une importance majeure, l’ensemble des découvertes le concernant étant estimées à 145 millions de barils équivalent pétrole.
Un autre gisement a été découvert dans le bassin d’Ahnet, proche de celui de Reggane et le troisième à Gassi Chergi, dans le bassin de Berkine, plus à l’est. Cette découverte a été obtenue via un partenariat entre Sonatrach et le consortium Repsol Exploration Algéria SA/Gas Natural SDG.
Sonatrach a également précisé avoir réalisé à titre personnel une autre découverte de gaz dans le bassin d’Illizi (extrême Sud-Est).
L’Algérie, dont les réserves de gaz sont estimées à 4.500 milliards de m3, compte porter ses exportations de gaz à 85 milliards de m3 en 2011 contre 62 milliards actuellement. En 2007, le pays a produit 153 milliards de m3 de gaz, un volume nettement supérieur à sa consommation interne annuelle, actuellement de 25 milliards de m3. Si l’on en croit les données officielles, ses besoins domestiques devraient atteindre 55 milliards de m3 en 2017.
Rappelons que le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a annoncé récemment que son pays était prêt à augmenter ses livraisons de gaz à ses clients de l’Union européenne, si les contrats le permettent. Pour rappel, l’Algérie fournit actuellement à l’Union européenne environ 12% de ses besoins en gaz naturel, lesquels transitent actuellement via deux gazoducs dont l’extrémité se situe en Italie et en Espagne.
Alors que le gazoduc Medgaz prochainement mis en service pourrait permettre d’intensifier les livraisons, grâce à une capacité de 8 milliards de mètres cubes par an, une part de plus en plus importantes de gaz naturel liquéfié (GNL) est également exportée par la voie maritime.
Pour augmenter ses parts de marché en Italie, la Sonatrach va également porter de 26 à 33 milliards de mètres cubes la capacité du Transmed passant par la Tunisie, auquel s’ajoutera en 2012 le Galsi, transitant par la Sardaigne. S’agissant du Transsaharien (le « NigAl »), une canalisation de 4.000 kilomètres devant connecter le Nigeria à l’Algerie, le « mégaprojet » est dans la phase de montage pour un horizon 2015-2017.
Sources : AFP, APS, RFI
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