Nouveau mauvais point pour l’Espagne.
Le pays a enregistré un déficit public de 8,51% du PIB en 2011, un chiffre bien en deçà de l’objectif officiel de 6%. Le résultat obtenu est toutefois conforme aux prévisions du nouveau gouvernement conservateur.
Selon le ministre du Budget Cristobal Montoro, si le gouvernement central a achevé l’année avec un déficit de 5,1% du PIB contre 4,8% initialement prévu, ce sont les 17 régions qui semblent s’être le plus écartées des prévisions avec un déficit de 2,94% du PIB contre un objectif de 1,3%.
Les collectivités locales bouclent l’année 2011 en ligne avec les prévisions, à -0,38% du PIB, tandis que la sécurité sociale affiche un léger déficit (0,09%) contrairement à l’excédent prévu (+0,4%).
Des chiffres qui devront être confirmés en mars par la Banque d’Espagne.
Rappelons que le précédent gouvernement avait fixé l’objectif de déficit public à 6% du PIB en 2011, après un taux de 9,3% observé en 2010.
Toutefois, dès son arrivée au pouvoir, en décembre dernier, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a prévenu que l’objectif visé pour 2011 devrait être revu à la hausse et que le déficit public dépasserait les 8% du PIB.
L’objectif de 4,4% du PIB a d’ores et déjà été jugé irréaliste par de nombreux économistes, ces derniers tablant au contraire sur une nouvelle entrée du pays en récession dès le 1er trimestre 2012.
Début janvier, le ministre espagnol des Finances rappelait : « il est évident que lorsqu’a été fixé l’objectif de réduire le déficit de 6,0% à 4,4%, cela était fondé sur un scénario de croissance économique et non de récession« . « Situation dans laquelle nous nous trouvons maintenant », avait-il alors concédé.
Rappelant que « lorsque Bruxelles a dit que l’Espagne devait réduire son déficit à 4,4%, c’est parce qu’elle prédisait une croissance de 2,3% ». « Ce scénario supposerait une hausse des revenus fiscaux, mais avec une récession, les revenus fiscaux vont de nouveau diminuer », avait-t-il souligné.
L’agence de notation Moody’s a quant à elle récemment déclaré que « la détérioration des perspectives de croissance de l’Espagne complique encore sa consolidation budgétaire ».
« L’objectif officiel de déficit de 4,4% pour 2012 devrait désormais se révéler être irréaliste »
, avait pour sa part estimé l’agence Fitch.
Rappelons que l’Espagne avait commencé à sortir de près de deux ans de récession en 2010. En 2011, elle a enregistré deux trimestres successifs de croissance positive puis un troisième de croissance nulle, menaçant désormais de sombrer dans la crise de la dette dans la zone euro.
Le pays présente le plus fort taux de chômage de la zone euro, à 21,5 % de la population active, accablé par ailleurs e par un déficit budgétaire lié à l’éclatement de la bulle immobilière et la crise mondiale de 2008-2009.
Le nouveau premier ministre, Mariano Rajoy, s’est quant à lui engagé à réformer le marché du travail et à réaliser des économies d’un total de 16,5 milliards d’euros.