Pétrole : les USA pas prêts à puiser dans les réserves stratégiques

Strategic Petroleum Reserve2.jpg

Volte-face ?  

Alors que le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner a  récemment déclaré  que Washington examinait l’opportunité de puiser dans ses réserves stratégiques  – en vue de faire face aux ruptures d’approvisionnement provoquées par les tensions avec l’Iran –  les Etats-Unis n’ont pas ouvertement appelé samedi les membres du G20 à agir de la sorte. 

Alors que le prix du baril s’envole depuis quelques jours, en passe même de dépasser le seuil symbolique de 110 dollars, le Fonds monétaire international (FMI) a quant à lui mis en garde vendredi sur les risques que fait peser sur l’économie mondiale cette hausse alimentée par les tensions entre l’Iran et les pays occidentaux. 

Plusieurs des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20, réunis jusqu’à dimanche à Mexico, ont d’ores et déjà fait part de leurs inquiétudes face aux éventuels impacts négatifs que pourrait engendrer la hausse des cours. 

« Un nouveau risque à l’horizon, et peut être pas à l’horizon mais juste devant nous est le niveau élevé des prix du pétrole« , a ainsi déclaré David Lipton, numéro deux du FMI.

« La situation en Iran est un risque auquel il faut que nous pensions. Notre évaluation est que l’économie mondiale n’est pas sortie de la zone de danger« , a-t-il ajouté.

Précisons que le prix du baril a fini la semaine en frôlant le seuil symbolique de 110 dollars à New-York, chose qui ne s’était plus vue depuis mai 2011.

Raisons premières d’une telle situation : des craintes concernant l’approvisionnement en brut iranien et ses éventuelles conséquences sur l’offre mondiale. Inquiétudes elles-mêmes exacerbées par les menaces iraniennes de blocage du détroit d’Ormuz, voie de transit du pétrole on ne peut plus stratégique. 

Autre élément notable, Téhéran menace d’interrompre immédiatement ses livraisons de brut vers l’Europe, devançant ainsi l’échéance de juillet 2012 définie dans le cadre de l’embargo de l’Union européenne.

A la suite de Bruxelles, d’autres pays tels que le Japon (deuxième plus gros importateur de brut iranien) ont désormais laissé entendre qu’ils souhaitaient réduire leurs importations en provenance de Téhéran, position de nature à faire monter les tensions sur le marché mondial. 

Vendredi, le cours du baril de Brent a franchi le seuil des 124 dollars, ouvrant la porte à une remise en cause de la stabilisation de l’économie mondiale. 

Sources : AFP, Reuters