Où l’on reparle de fuites de capitaux.
Si les déboires financiers de la Grèce semblent être dus en grande partie à corruption, petites magouilles entre amis, passe-droits et transferts de fonds vers des contrées plus « accueillantes », en décembre dernier, Global Finance integrity (Gfi) indiquait que , la fuite des capitaux en Afrique se chiffrait à 854 milliards de dollars entre 1970 et 2008, une somme quatre fois plus importante que la dette extérieure du continent.
A méditer …
Plus encore, selon GFI, une bonne partie des fuites de capitaux n’auraient pu être comptabilisées. Certaines estimations chiffrent les transferts à 1800 milliards de dollars.
Les régions de l’Afrique de l’Ouest et du centre seraient les plus touchées par le phénomène. En tête : le Nigéria et l’Egypte avec respectivement 89,5 milliards et 70,5 milliards de dollars transférés de cette sorte.
Viennent ensuite l’Algérie (25.7 milliards de dollars), le Maroc (25 milliards de dollars) et l’Afrique du sud (24.9 milliards de dollars).
D’ après GFI, les sommes associées à la fuite illicite de capitaux seraient égale au double des montants octroyés dans le cadre de l’aide publique au développement.
Selon une étude de Global Finance integrity, les pays en développement perdraient 10 dollars sous forme de fuite de capitaux sur chaque dollar reçu en guise d’aide extérieure.
Raisons et moyens d’une arnaque gigantesque : un système international opaque et truffé de failles, laissant libre cours ou presque aux paradis fiscaux, institutions secrètes, sociétés déguisées, comptes fiduciaires anonymes, fondations fictives et d’autres techniques de blanchiment d’argent, selon les analystes.
L’étude s’alarme enfin, indiquant : « tant que l’hémorragie continue sur le long terme à un rythme rapide, les efforts pour booster la croissance économique vont être contrariés dans la mesure où la distribution des revenus sera de plus en plus biaisée » entraînant plus d’instabilité économique et politique.
La fuite des capitaux est un obstacle majeur à la mobilisation de l’épargne nationale estime pour sa part l’Organisation des Nations Unies. Selon elle, le phénomène réduit de manière significative les ressources disponibles destinées à l’investissement pour le développement dans les pays les moins avancés.
Sources : presse africaine, GFI