Quand les immense difficultés financières de la Grèce rejaillissent sur l’Union européenne toute entière …
La banque BPI (Banco Português de Investimento), quatrième institution financière portugaise, a annoncé jeudi une perte nette de 204 millions d’euros pour 2011. Une première pour cette institution.
Raison première d’une telle situation : des dépréciations concernant son portefeuille d’obligations souveraines grecques (-339 millions d’euros) ainsi qu’un transfert de l’épargne-retraite de ses employés à la Sécurité sociale (-71 millions d’euros).
Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net s’élève à 115,9 millions d’euros, contre 154,9 millions d’euros en 2010, a précisé la troisième banque privée portugaise.
Fin 2011, la BPI affichait un ratio de fonds propres (Core Tier One) de 9,5%. Ce qui lui a permis d’ atteindre sans augmentation de capital le seuil de 9% exigé par la Banque du Portugal dans le cadre du plan de sauvetage financier accordé par l’UE et le FMI.
Selon les estimations du régulateur bancaire européen EBA, la BPI devra désormais renforcer ses capitaux à hauteur de 1,389 milliard d’euros, et ce, avant la fin juin 2012.
Jusqu’à présent, les responsables de la BPI ont exclu de piocher dans l’enveloppe de 12 milliards d’euros inclue dans le plan d’aide de 78 milliards obtenu en mai dernier en vue de couvrir ses besoins de financement jusqu’à 2013.
« Pour le Portugal, l’important à présent est de réduire la pression extérieure qui résulte d’une contagion de la situation grecque« , a reconnu lundi le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho, à l’issue du sommet européen.
Face aux inquiétudes d’une éventuelle contagion de la crise de la dette grecque au Portugal, les taux d’intérêts des obligations portugaises ont atteint ces derniers jours de nouveaux records historiques, affichant ainsi mardi un taux avoisinant les 16% pour les titres à 10 ans.
La Banque du Portugal prévoit d’ores et déjà quant à elle une récession « sans précédent » de 3,1% du PIB.
Autre élément inquiétant : le ralentissement de l’économie mondiale, et plus particulièrement celui observé en zone euro, est de nature à restreindre les exportations portugaises, Lisbonne comptant malheureusement sur ce moteur pour relancer la croissance.
Selon Cristina Casalinho, de la banque BPI, « les indicateurs structurels placent le Portugal à mi-chemin entre la Grèce et l’Irlande », et il est « prématuré » pour Lisbonne d’envisager un nouveau plan d’aide ou une restructuration de sa dette.
« Le déficit portugais s’est réduit plus vite et se trouve à un niveau inférieur au grec
« , a-t-elle par ailleurs souligné.
Sources : AFP, AWP, Le Temps.ch