Le Portugal, le nouveau mouton noir de la zone euro ? Cela pourrait bien être le cas.
Le pays est en effet considéré comme « spéculatif » par les agences de notation.
Conséquences directes et non des moindres : ses taux obligataires s’envolent à des niveaux historiques, bien au delà du seuil fatidique de 6 %.
Les investisseurs redoutent en effet que le pays n’emboîte le pas à la Grèce avec pour destination finale : le fonds du gouffre ou plutôt le défaut de la dette.
Alors que les négociations en Grèce ne semblent pas progresser, les marchés se concentrent désormais sur la brebis galeuse la plus vulnérable après Athènes.
C’est dans un tel contexte que jeudi, le rendement des obligations à 10 ans du pays se situait aux alentours de 14%, un niveau inégalé depuis la création de la zone euro. Correspondant à celui de la Grèce en juillet 2011.
Parallèlement, les CDS (« Credit Default Swap « ), des contrats de couverture contre le risque de défaut du pays, se sont envolés à des niveaux jamais atteints, évoluant à un peu moins de 1.400 points de base.
Désormais, il faut donc débourser 1,4 million de dollars par an pour assurer 10 millions de dollars de dette d’Etat portugais à 5 ans.
Rappelons qu’en échange d’un prêt international de 78 milliards d’euros, Lisbonne s’est engagé à mettre en oeuvre sur trois ans un programme de rigueur budgétaire et de réformes. Objectif pour le pays : le retour à la croissance.
Or, les mesures déjà mises en place ont fait plongé le pays dans une récession plus forte qu’attendu. Pire encore, selon les prévisions du gouvernement portugais, le produit intérieur brut devrait reculer de 3% en 2012.
Sources : AFP, Reuters