Vers un conflit Irak / Turquie ?

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Conflit à prévoir entre l’Irak et la Turquie  ? Alors que la France se heurte aussi à Ankara suite au vote de la loi pénalisant la négation des génocides, le Premier ministre irakien, Nuri al-Maliki, a qualifié mardi de provocation les déclarations du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.

Ce dernier avait préalablement affirmé qu’Ankara ne resterait pas silencieux si les autorités de Bagdad favorisaient un conflit confessionnel en Irak.

« Tous les Irakiens sont fiers d’appartenir à leur pays et à aucun autre. M. Erdogan a provoqué tous les Irakiens par ses déclarations, spécialement ceux qui croient qu’il les défend », a ainsi déclaré le gouvernement irakien.

« Les Irakiens chiites et sunnites sont des frères et n’ont pas besoin de ceux qui prétendent les défendre les uns contre les autres », ajoute par ailleurs le bureau de M. Maliki.

Rappelons que l’Irak est dirigé par des musulmans chiites alors que la Turquie, pays largement sunnite, est doté d’un gouvernement islamo-conservateur.

Les propos objets de la discorde : lors d’une allocution devant les députés de son parti à Ankara, Erdogan avait déclaré que dans l’éventualité d’une mise en place « d’un processus d’affrontement en Irak sous la forme d’un conflit confessionnel », la Turquie ne pourrait rester silencieuse.

Arguments invoqués : l’existence d’une « frontière commune », « des relations de parenté », et des contacts quotidiens entre les deux pays.

Vendredi 13 janvier, lors d’une interview télévisée sur Al-Hurra,Nouri el-Maliki avait d’ores et déjà averti la Turquie de ne pas se mêler des affaires de l’Irak.

«La Turquie est en train de jouer un rôle qui pourrait conduire au désastre et à une guerre civile dans la région» avait alors déclaré le Premier ministre irakien. Ajoutant qu’«Ankara elle-même pourrait souffrir si ces initiatives déclenchaient un conflit au Moyen-Orient».

Deux jours auparavant,  Recep Tayyip Erdogan aurait lui-même averti le premier ministre irakien des risques que ce dernier faisait courir à la démocratie de son pays.

Le Pemier ministre turc, un sunnite, aurait pressé son homologue irakien, de prendre des mesures pour réduire les affrontements intercommunautaires en Irak.

Le fond du problème ? Alors qu’un mandat d’arrêt a été lancé en décembre contre l’ancien vice-président – sunnite – irakien Tariq el-Hashemi, accusé d’avoir commandité des attentats à la bombe, ce dernier s’est réfugié dans le nord de l’Irak, dans les régions kurdes autonomes où les forces de sécurité de l’état irakien ne peuvent l’atteindre.

Nouri el-Maliki suspecte Tariq el-Hashemi de vouloir partir pour la Turquie  alors qu’il a été interdit à l’ancien vice Président de se rendre à l’étranger.

Les tensions entre sunnites et chiites sont désormais à leur comble au sein du gouvernement irakien. Trois semaines après le départ des troupes américaines, une série d’attentats visant des zones chiites a fait de nombreux morts, jeudi 5 janvier.
A noter également que depuis le début de l’année, les membres du parti sunnite boycottent les sessions du parlement, affirmant que le premier ministre, Nouri al-Maliki, et son gouvernement les ostracisent.

Rappelons par ailleurs que la Turquie  a largement investi en Irak, ses investissements étant notamment concentrés dans les secteurs de la construction et de la distribution énergétique. Selon les spécialistes, Ankara est «en concurrence avec Téhéran pour le leadership régional ».

Or, Téhéran pourrait – le cas échéant – instrumentaliser la question kurde … et mettre un terme à un contexte plutôt favorable aux intérêts turcs dans la région.

Rappelons en effet qu’à l’heure actuelle, les forces turques interviennent dans le nord de l’Irak pour tenter de décimer les bases des combattants kurdes du PKK.

Sources : AFP, Reuters

(14 commentaires)

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