Alors que le monde entier a les yeux rivés vers la Grèce et l’Italie, redoutant que l’état financier de ces deux pays ne plonge l’Union européenne toute entière dans la tourmente, on en oublierait presque que le Portugal est également en bien mauvaise posture.
et pourtant …
Le gouvernement portugais a annoncé mercredi que la troïka UE (Union européenne) / BCE (Banque Centrale Européenne) / FMI (Fonds Monétaire International) – représentant les créanciers du Portugal – entamera lundi prochain sa deuxième mission d’évaluation trimestrielle.
But affiché : veiller à la mise en oeuvre du plan d’aide financière accordé en mai dernier par l’UE et le FMI.
« Le deuxième de ces exercices débutera le 7 novembre » et prendra « environ deux semaines« , a ainsi indiqué le ministère des Finances dans communiqué annonçant le retour à Lisbonne des représentants de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international.
Rappelons qu’en échange d’un prêt de 78 milliards d’euros, le Portugal s’est récemment engagé à appliquer un programme de rigueur drastique sur trois ans, impliquant la mise en place de réformes douloureuses. Lors de sa première évaluation trimestrielle, la troïka s’était dite satisfaite des efforts des autorités portugaises, soulignant néanmoins que de « sérieux défis » restaient à relever.
A noter toutefois que Lisbonne ne se finance plus à l’heure actuelle sur les marchés financiers à long terme en raison des taux élevés qui lui sont concédés.
Le pays souhaite toutefois revenir sur les marchés en 2013, et s’évertue pour cela à garder un lien avec les investisseurs internationaux par le biais d’émissions à court terme organisées régulièrement.
Précisons également qu’à la mi-septembre, alors que la position financière du Portugal n’était d’ores et déjà guère brillante, les autorités statistiques portugaises ont annoncé avoir découvert des dettes non déclarées de la région autonome de Madère.
Lesquelles rajoutent une ardoise de 1,11 milliard d’euros au déficit public du Portugal de 2008 à 2010, et de 568 millions en 2011.
Selon un communiqué conjoint de la Banque du Portugal (BdP) et de l’Institut national des statistiques (Ine), il s’agit d’une « omission d’information grave » apparue au grand jour à la suite d’un rapport de la Cour des comptes sur les finances de Madère.
Or, ces dettes représentent un impact sur la dette publique estimé à 0,3 point de pourcentage du PIB. Elles entraînent une révision à la hausse du déficit de 2008 (+0,08 point), 2009 (+0,03 point) et 2010 (+0,53 point).
Selon les derniers chiffres officiels, la dette portugaise s’élevait fin 2010 à 93% du PIB et le déficit à 9,1% du PIB.
Précisons que dans le cadre du plan d’aide accordé au Portugal en mai dernier, le gouvernement portugais avait pris la décision de recourir à des recettes extraordinaires afin de tordre le cou au dérapage budgétaire qui s’élevait alors à environ 2 milliards d’euros, l’objectif étant d’atteindre un déficit à 5,9% du PIB en 2011.
Sources : AFP, Reuters