Chine : Fitch pourrait dégrader la note à cause du secteur bancaire

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Il ne manquait plus que cela …

Alors que l’Union européenne et les Etats-Unis sont secoués par une crise de la dette sans précédent, jeudi, l’agence de notation Fitch a indiqué  qu’elle pourrait baisser la note souveraine de la Chine dans les deux prochaines années.

Raisons invoquées : les lourdes créances du secteur bancaire chinois, ce dernier ayant massivement octroyé des crédits ces derniers mois.

Dans une interview à Reuters, Andrew Colquhoun, responsable des notations Asie-Pacifique chez Fitch, a ainsi jugé possible un abaissement de la note chinoise dans les 12 à 24 mois. « Nous prévoyons une détérioration matérielle de la qualité des actifs bancaires. Si les problèmes du secteur évoluent comme nous l’anticipons, ou plus mal encore, sur les 12 à 24 prochains mois, cela nous inciterait à abaisser la note« , a-t-il prévenu.

En avril dernier, déjà, Fitch a abaissé sa perspective sur la note chinoise de « stable » à « négative », invoquant à cette date des inquiétudes sur la stabilité financière du pays à la suite de la décision de Pékin d’intensifier le crédit bancaire en vue de maintenir la croissance économique chinoise.

A l’heure actuelle, Fitch attribue à la Chine la note « AA- », correspondant au quatrième niveau le plus élevé de son échelle, position équivalente à celle de l’Italie et inférieure d’un cran à celle de l’Espagne. 

Début juillet, l’agence de notation Moody’s  avait indiqué quant à elle que la dette publique de la Chine s’élevait à 36% de son Produit intérieur brut (PIB), en tenant compte de la part des dettes des gouvernements locaux  pour laquelle Pékin assume une responsabilité directe.

Quelques jours auparavant, le Bureau national d’audit avait indiqué que les dettes contractées par les provinces, municipalités et districts chinois s’élevaient fin 2010 à 27% du PIB chinois, représentant une somme de 1163 milliards d’euros.

Le même bureau avait toutefois tenu à préciser que 63% de cette dette serait remboursée grâce à des revenus budgétaires.

Mais certaines de ces créances, considérées comme douteuses menaceraient le système bancaire. Tant et si bien que le Crédit Suisse y voit même « la bombe à retardement » la plus dangereuse de l’économie chinoise.

Beaucoup moins « alarmiste » dirons-nous poliment, le gouvernement chinois évalue quant à lui la dette publique  à quelque 20% du PIB. Sans toutefois intégrer dans son calcul les éléments financiers des gouvernements locaux, lesquels ne sont néanmoins pas autorisés à s’endetter directement.

Or, là où la bât blesse c’est que ces derniers ont contracté des emprunts aux montants gigantesques après la crise financière mondiale, via le biais de structures ad hoc appelées « plates-formes de financement » ou PFL . 

Objectif : financer des infrastructures et projets immobiliers  pas toujours rentables.

Mais, selon le Bureau national d’audit, la « capacité de remboursement est faible et est confrontée à des risques potentiels dans certaines régions et dans certaines industries ». En effet, dans un effet boule de neige, certains gouvernements locaux ont dû contracter de nouveaux emprunts  … pour pouvoir rembourser des dettes contractées antérieurement, dépendant également fortement de ventes de terrains pour faire face à leurs échéances.

Selon les auditeurs du gouvernements chinois, 108,3 milliards de yuans (11,8 milliards d’euros) d’emprunts auraient été consentis ou utilisés de manière frauduleuse, l’argent des banques finissant dans les marchés immobilier ou boursier.

En effet, précisons qu’en guise de garantie, ces PFL reçoivent du capital qui provient d’actifs fonciers  transférés par les collectivités, de fonds de placement et … de fraudes, les banques prêtant à très court terme de quoi doter fictivement un PFL le temps qu’il obtienne un crédit plus important. Ce qui fait dire au final au Bureau national d’audit que les plates-formes de financement locales doivent être « nettoyées et régulées ».

Un brin inquiète, Moody’s souligne que les banques chinoises ont prêté  8.500 milliards de yuans (905 milliards d’euros) sur un total de 10’700 milliards de yuans (1163 milliards d’euros) aux gouvernements locaux … une situation qui provoque une forte exposition aux risques.

« Ces dettes existaient avant la crise financière mondiale, mais elles se sont rapidement accumulées durant les deux dernières années alors que l’investissement par les gouvernements locaux a été utilisé comme l’un des principaux outils » de relance de l’économie, ajoute encore Moody’s.

Sources : AFP, Reuters, l’Expansion, Alternatives éco, Ambassade de France en Chine

(14 commentaires)

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