Les taux longs italiens à dix ans sont passés au-dessus des 5% lundi, chose qui ne s’était pas vue depuis 2008.
Les marchés réagissaient ainsi à l’annonce faite la semaine dernière par l’agence de notation Moody’s, laquelle avait déclaré dans un communiqué avoir placé « sous surveillance en vue d’un éventuel abaissement » de la note de la dette publique italienne à long terme, actuellement fixée à « Aa2« .
Les taux longs à 10 ans, qui ont atteint 5,054% en cours de séance, s’établissaient à 5,010% en fin d’après-midi. Rappelons que le 4 juillet 2008, ils étaient montés jusqu’à 5,231%.
Les rendements italiens sont sous pression depuis que Moody’s a annoncé mi-juin qu’elle envisageait d’abaisser la note souveraine du pays.
Pour appuyer ses propos, l’agence avait invoqué « les défis pour la croissance économique dus aux faiblesses structurelles et une probable hausse des taux d’intérêt au fil du temps« . Elle s’inquiète également des « risques pesant sur la mise en oeuvre des projets de rééquilibrage du budget nécessaires pour réduire le niveau de la dette de l’Italie et maintenir le coût de son refinancement à des niveaux abordables« .
Ce nouvel avis émis par Moody’s n’était pas sans lien avec les défaites électorales subies tour à tour par le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.
Rappelons en effet que le 30 mai dernier, son fief de Milan est passé à gauche lors des élections municipales tandis que le 14 juin, une écrasante majorité votait « non » à trois référendums.
« L’adoption de nouvelles politiques budgétaires de rigueur pourrait se révéler difficile à court terme car le soutien électoral du gouvernement est en train de s’affaiblir« , prévient désormais Moody’s.
N’attendant même pas les résultats des élections municipales de Milan, l’agence de notation Standard & Poor’s avait dégradé à la mi-mai de « stable » à « négative » sa perspective pour l’Italie.
Raisons invoquées : tout comme Moody’s désormais, des opportunités de croissance relativement faibles et les importantes difficultés que pourrait rencontrer le gouvernement italien pour réduire la dette du pays.
« Un blocage politique éventuel pourrait contribuer à un dérapage fiscal. Par conséquent, nous pensons que les perspectives de réduction de la dette publique de l’Italie ont reculé » avait notamment indiqué Standard & Poor’s, confirmant par ailleurs ses notes souveraines « A+ » (long terme) et « A-1+ » (court terme) pour l’Italie.
En février dernier, la Banque d’Italie avait annoncé que la dette publique de l’Etat italien, l’une des plus élevées du monde en valeur absolue, s’élevait à 1.843 milliards d’euros fin 2010, en hausse d’environ 4,5% par rapport à fin 2009.
A cette date, la dette avait toutefois reculé par rapport au record historique de 1.869 milliards d’euros atteint fin novembre.
Jeudi dernier, Moody’s a également menacé d’un abaissement la notation de seize banques italiennes.
Sources : AFP, AWP, Reuters
Les co
L’Italie, le nouveau maillon faible.
Les taux