Silvio Berlusconi va encore perdre des copains …. voire même des copines, c’est vous dire … Alors que vendredi dernier, l’agence de notation Moody’s a indiqué qu’elle envisageait d’abaisser la note de la dette de l’Italie, le gouvernement italien a annoncé vendredi qu’il adopterait jeudi son nouveau plan d’austérité, l’associant à une réforme fiscale.
« Le Conseil des ministres adoptera jeudi » un « décret-loi sur les finances publiques » et « en parallèle, un projet de loi pour la réforme fiscale« , a ainsi indiqué la présidence du Conseil dans un communiqué.
Le gouvernement indiquant par ailleurs que le plan d’austérité serait « modulé sur plusieurs années en ligne avec l’objectif d’atteindre l’équilibre budgétaire en 2014« .
Si l’on en croit le communiqué, le décret devrait contenir des mesures qui auront un « impact positif sur la croissance économique » du pays.
Précisons toutefois que pour pouvoir respecter son engagement auprès de Bruxelles d’atteindre un quasi équilibre budgétaire (déficit de 0,2% du PIB) en 2014, le gouvernement devrait tout de même mettre en oeuvre des mesures de près de 40 milliards d’euros. Une somme loin d’être une « bagatelle ».
Parmi les mesures envisagées, figurent une augmentation de l’âge de la retraite des femmes dans le privé, un gel des salaires des fonctionnaires, la réduction du train de vie de l’Etat ou la diminution des dépenses de santé dans certaines régions jugées quelque peu « dépensières ».
Vraiment pas de quoi se faire des copains …. ni même des copines.
S’agissant de la réforme fiscale, cette dernière devrait impliquer une réduction de l’impôt sur le revenu, mesure financée en contrepartie par une réduction drastique des niches fiscales.
Une annonce qui intervient alors qu’en fin de semaine dernière, Moody’s avait annoncé dans un communiqué avoir placé « sous surveillance en vue d’un éventuel abaissement » la note de la dette publique italienne à long terme, actuellement fixée à « Aa2« . Ce qui correspond à la troisième meilleure note possible sur son échelle, après « Aaa » et « Aa1« .
Pour appuyer ses propos, l’agence avait invoqué « les défis pour la croissance économique dus aux faiblesses structurelles et une probable hausse des taux d’intérêt au fil du temps« . Elle s’inquiète également des « risques pesant sur la mise en oeuvre des projets de rééquilibrage du budget nécessaires pour réduire le niveau de la dette de l’Italie et maintenir le coût de son refinancement à des niveaux abordables« .
A noter que ce nouvel avis émis par Moody’s n’était pas sans lien avec les défaites électorales subies tour à tour par le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.
Rappelons en effet que le 30 mai dernier, son fief de Milan est passé à gauche lors des élections municipales tandis que le 14 juin, une écrasante majorité votait « non » à trois référendums.
« L’adoption de nouvelles politiques budgétaires de rigueur pourrait se révéler difficile à court terme car le soutien électoral du gouvernement est en train de s’affaiblir« , prévient désormais Moody’s.
N’attendant même pas les résultats des élections municipales de Milan, l’agence de notation Standard & Poor’s avait dégradé à la mi-mai de « stable » à « négative » sa perspective pour l’Italie.
Raisons invoquées : tout comme Moody’s désormais, des opportunités de croissance relativement faibles et les importantes difficultés que pourrait rencontrer le gouvernement italien pour réduire la dette du pays.
« Un blocage politique éventuel pourrait contribuer à un dérapage fiscal. Par conséquent, nous pensons que les perspectives de réduction de la dette publique de l’Italie ont reculé » avait notamment indiqué Standard & Poor’s, confirmant par ailleurs ses notes souveraines « A+ » (long terme) et « A-1+ » (court terme) pour l’Italie.
En février dernier, la Banque d’Italie avait annoncé que la dette publique de l’Etat italien, l’une des plus élevées du monde en valeur absolue, s’élevait à 1.843 milliards d’euros fin 2010, en hausse d’environ 4,5% par rapport à fin 2009.
A cette date, la dette avait toutefois reculé par rapport au record historique de 1.869 milliards d’euros atteint fin novembre.
Afin de rassurer les marchés et d’assainir les finances publiques du pays, le gouvernement de Silvio Berlusconi a adopté l’été dernier une sévère cure d’austérité de 25 milliards d’euros sur 2011 et 2012 afin de ramener le déficit public sous la barre des 3% en 2012. Mesures qui s’avèrent désormais insuffisantes.
Lucide, Silvio Berlusconi a quant à lui indiqué mardi que les « criquets de la spéculation attendaient seulement le bon moment pour frapper les prochaines proies qui montrent des signes de faiblesse ».
Sources : AFP, Reuters
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