Si les Etats-Unis et bon nombre de pays membres de l’Union européenne sont dans une position peu favorable, la situation de la France est également loin d’être réjouissante, même si la plupart des medias s’avèrent être extrêmement discrets sur le sujet.
Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer a ainsi indiqué cette semaine que la France devrait accélérer la réduction de son déficit public en vue notamment de renforcer sa qualité de crédit, tout en améliorant sa compétitivité.
Christian Noyer estime par ailleurs que si ces questions sont traitées, les perspectives économiques demeurent favorables pour la France.
Ses arguments : l’Hexagone dispose d’un système bancaire solide, estime celui qui est également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne. (BCE).
Christian Noyer invite par ailleurs le gouvernement à agir pour contenir la hausse des prix de l’immobilier, source à ses yeux de malaise sociale et de rigidité économique, et susceptible d’entamer la stabilité financière du pays en cas d’ajustement brutal.
Rappelant l’engagement de la France de ramener son déficit public à 3% du produit intérieur brut en 2013, le gouverneur de la Banque de France met par ailleurs en garde Paris contre la tentation de différer cet ajustement « dans un contexte de difficultés économiques et sociales ».
Précisons à cet égard que le gouvernement prévoit de réduire le déficit public à 5,7% du produit intérieur brut fin 2011, 4,6% fin 2012, 3,0% fin 2013 et 2,0% fin 2014, une telle évolution permettant selon lui un recul du ratio dette publique / PIB à partir de 2013.
Christian Noyer met tout particulièrement l’accent sur la nécessité de réduire les déficits des comptes sociaux, qui, souligne-t-il, constituent intégralement des dépenses courantes.
« Leur financement par l’emprunt est un non-sens économique « , écrit-il enfin.
Un discours qui fait écho au récent avertissement à peine voilé de l’agence de notation Standard & Poor’s, laquelle avait déclaré en fin de semaine dernière que la note maximale accordée à la France, « AAA« , pourrait être menacée à l’horizon 2020.
« Si les autorités françaises ne poursuivent pas la réforme des retraites, ne continuent pas de modifier la Sécurité sociale et ne consolident pas le budget face au risque d’accroissement des dépenses liées aux retraites et à la santé », alors « il est incertain que Standard & Poor’s maintienne la note +AAA+ », soulignait ainsi l’étude de l’agence de notation consacrée aux conséquences du vieillissement de la population.
Cette note, la meilleure qu’il soit dans la classification de l’agence, permet actuellement à la France d’emprunter dans d’excellentes conditions sur les marchés pour re-financer sa dette.
L’agence note toutefois comme élément positif « la décision du gouvernement de réformer le système des retraites », considérant qu’il s’agit « d’un pas dans la bonne direction pour contenir les risques à long terme pesant sur les finances publiques en raison du vieillissement de la population ».
Si la France parvient à équilibrer ses comptes publics d’ici 2016, la France pourrait conserver son « AAA » jusqu’en 2050 environ, « toutes choses étant égales par ailleurs« , ajoute par ailleurs Standard & Poor’s.
A contrario, en l’absence de réformes, l’agence évoque une éventuelle dégradation progressive de la note à long terme du pays, passant à « AA » à l’horizon 2020 et entrant dans la catégorie des investissements spéculatifs (inférieure à « BBB-« ) avant 2040.
Sans mesures de redressement, la dette du pays atteindrait presque 370% du Produit intérieur brut (PIB) en 2050, anticipe l’agence.
Un chiffre qui vous glacerait les dos …
Sources : Reuters, AFP, Banque de France