Alors que le monde entier ou presque a les yeux rivés sur la Grèce, la dette des Etats-Unis est également extrêmement préoccupante. Devant l’ampleur de la situation – réellement catastrophique, n’ayons pas peur des mots – le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a déclaré mardi que l’absence d’un accord sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis pourrait gravement entacher la crédibilité du pays.
Se voulant encore plus précis, Bernanke a ajouté que sans solution à cette immense difficulté à laquelle doit faire face la Maison Blanche,les Etats-Unis pourraient même perdre leur note « AAA » … tandis que le dollar pourrait voir son statut de monnaie de réserve internationale être remis en cause.
Rappelons qu’au début du mois de juin, l’agence de notation Fitch Ratings a laissé entendre que les Etats-Unis pourraient difficilement conserver leur note AAA s’ils étaient frappés d’un défaut, même dans le cas où ce dernier se limiterait à un « défaut technique » (technical default).
En une menace à peine voilée, l’agence de notation avait affirmé qu’elle pourrait qualifier la dette souveraine des Etats-Unis en « défaut limité » (restricted default) si le Trésor ne remboursait pas certaines échéances obligataires le 15 août prochain. « Même un ‘défaut technique’ suggérerait une crise de ‘gouvernance’ du point de vue de la note souveraine et de sa notation », précisait ainsi l’agence de notation dans son communiqué.
« Même si un tel événement (comme un défaut de courte durée sur des bons du Trésor) n’entraverait peut-être pas la capacité des Etats-Unis à honorer ses obligations, il est peu probable que leur statut ‘AAA’ serait conservé à court et moyen termes
» indiquait par ailleurs l’agence.
Se voulant encore plus menaçante, Fitch avait prévenu ni plus ni moins que la note souveraine des Etats-Unis serait placée sous surveillance avec implication négative si le plafond de la dette n’était pas relevé d’ici au 2 août ou d’ici toute autre date limite qui serait fixée par le Trésor.
S’appuyant sur cet avis de Fitch, Ben Bernanke a quant à lui précisé que « même une brève interruption des paiements sur le principal ou les intérêts de la dette du Trésor pourrait provoquer de graves perturbations sur les marchés financiers et les systèmes de paiement« .
Pire encore, selon lui, l’absence d’intervention sur ce dossier « pourrait également susciter des doutes sur la qualité du crédit des Etats-Unis et nuire au rôle spécial dont bénéficient le dollar et les actifs du Trésor sur les marchés mondiaux ». Cela a le mérite d’être aussi clair qu’effroyable … mais lucide.
Rappelons que le département du Trésor US a déclaré que l’Etat américain pourrait faire défaut sur ses obligations si le Congrès ne relevait pas le plafond de la dette d’ici le 2 août.
D’ici là, le vice-président américain Joe Biden et des élus démocrates et républicains doivent reprendre les négociations budgétaires, lesquelles achoppent sur de profondes divergences entre les deux formations politiques sur les taxes et le système de santé.
A l’heure actuelle, les Républicains refusent de relever le plafond de la dette sans obtenir en contrepartie des économies aussi drastiques que vertigineuses.
Le président de la Réserve fédérale a par ailleurs renouvelé son appel en faveur d’un plan budgétaire sur le long terme, soulignant que si une part considérable des déficits actuels était liée à la récession, il n’en demeurait pas moins d’important dossiers « structurels » pouvant offrir une voie de sortie. Le président Barack Obama se veut alarmant lui aussi, déclarant parallèlement sur la chaîne de télévision NBC que le pays pourrait « retomber en crise financière » s’il n’y avait pas de solution au problème du plafond de la dette.
Rappelons à toutes fins utiles, que le 16 mai dernier, alors le monde entier avait les yeux rivés sur Dominique Strauss-Khan, le Trésor américain avait très exactement à la même date …. annoncé la mise en oeuvre de nouvelles mesures financières d’urgence. Objectif : permettre à l’Etat fédéral américain au bord du gouffre de continuer de fonctionner, la limite légale de la dette publique devant être atteinte dans la journée. « Obama ne remerciera jamais assez Strauss-Khan pour son soutien politique bien involontaire …. » avais-je alors ajouté …
Sources : AFP, Reuters
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