Chine : hausse du ratio de réserves obligataires pour lutter contre l’inflation

Pékin semble vouloir prendre le de taureau par les cornes pour lutter contre l’inflation. La Banque populaire de Chine  a ainsi relevé mardi de 50 points de base le ratio de réserves obligatoires des banques.

L’enjeu est de taille alors que la situation actuelle pourrait avoir de lourdes répercussions économiques mais également sociales.

Il est vrai que le contexte est alarmant : Pékin vient en effet d’annoncer que les prix à la consommation ont augmenté de 5,5% en mai, contre 5,3% en avril. Une telle hausse n’avait pas été observée depuis 34 mois.

Les prix non alimentaires ont augmenté pour leur part de 2,9% en valeur glissante annuelle, affichant un rythme qui n’avait pas été aussi rapide depuis le début de la série statistique, en 2002.

La sécheresse et les inondations qui ont frappé ces dernières semaines certaines régions chinoises ont par ailleurs aggravé la pénurie d’électricité, poussant davantage les prix à la hausse, notamment ceux des denrées agricoles.

La hausse des prix alimentaires touche tout particulièrement les catégories les moins aisées, lesquelles , qui dépensent une part plus importante de leurs revenus pour se nourrir … présentant ainsi des risques accrus de contestation sociale.

Rappelons ainsi qu’en avril dernier, les chauffeurs de poids lourds du port de Shanghai ont observé une grève de plusieurs jours en vue de pour protester contre la baisse de leur pouvoir d’achat et la hausse du coût du gazole.

Certes le gouvernement ne reste pas les bras ballants puisque c’est tout de même la sixième fois en 2011 et la neuvième depuis octobre 2010 que la banque centrale chinoise relève le ratio de réserves obligatoires.

Dès la rentrée en vigueur de la nouvelle mesure, le 20 juin prochain, le ratio imposé aux plus grandes banques du pays atteindra 21,5%, constituant un niveau record.

En appliquant cette politique de relèvement des réserves, Pékin souhaite avant tout freiner le volume des nouveaux prêts  que les banques peuvent accorder, tentant ainsi de réduire la croissance de la masse monétaire.

Notons par ailleurs que la hausse des prix est d’ores et déjà perceptible dans celle des prix à la production, lesquels ont augmenté de 6,8% sur un an le mois dernier.

Sources : AFP, Reuters