On s’en doutait, et d’autant plus depuis la rétrogradation de la note de la dette par Moody’s.
Les investisseurs privés pourraient bien devoir mettre la main à la pâte pour sortir la Grèce de l’ornière. C’est en tout cas ce que vient de laisser entendre le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Jürgen Stark …. mettant ainsi en quelque sorte les pieds dans le plat.
Le rachat de nouvelles obligations grecques par les créanciers privés d’Athènes – quand celles qu’ils détiennent seront arrivées à maturité – pourrait contribuer à une solution de la crise actuelle estime ainsi Jürgen Stark.
« Si cela n’est pas perçu comme un défaut ou défaut partiel de paiement, alors cela pourrait en effet constituer une façon d’impliquer le secteur privé dans le financement de la Grèce« , a ainsi déclaré le chef économiste de la BCE jeudi au quotidien économique italien Il Sole 24 Ore.
Rappelons qu’un tel scénario a déjà vu le jour en 2009 à Vienne, plusieurs grandes banques s’étant alors engagées à maintenir leur exposition sur la dette de la Roumanie. Des accords similaires avaient été également négociés à la suite avec la Hongrie et la Lettonie.
En vue de faire avaler la pilule bien amère, le chef économiste de la BCE estime « qu’un défaut de paiement ou tout ce qui pourrait apparaître comme tel doit être évité ».
« Cela aurait des conséquences terrifiantes pour les banques grecques, l’économie grecque et tous les autres pays fortement endettés« , a-t-il ainsi souligné Il Sole 24 Ore.
Mardi, déjà, plusieurs sources européennes avaient évoqué la possibilité d’une implication des investisseurs privés (« rollover ») dans la mise en place d’une solution permettant de maîtriser autant que faire se peut la crise actuelle.
Mercredi, l’Allemagne a souligné pour sa part qu’elle conditionnait toujours une éventuelle nouvelle aide à la Grèce à une participation des détenteurs privés de titres de la dette grecque.
Rappelons qu’en novembre 2010, la chancelière allemande, Angela Merkel avait préconisé qu’après la mise en place d’un mécanisme permanent de gestion de crise au sein de l’Union européenne, la dette d’un pays qui ne peut plus emprunter sur les marchés puisse être restructurée. La chancelière allemande ayant ainsi – déjà – pour objectif que les investisseurs privés détenant des obligations d’Etat assument une partie des pertes en cas de difficultés.
A noter également que mercredi, l’agence de notation financière Moody’s a abaissé de trois crans la note attribuée à la dette publique de la Grèce.
« L’abaissement de la note reflète l’accroissement du risque de voir la Grèce échouer à stabiliser sa dette sans la restructurer« , argumente l’agence de notation. Laquelle envisage de dégrader encore la note si nécessaire.
D’ores et déjà, Moody’s avait indiqué tenir compte de « la hausse de la probabilité que les soutiens financiers » de la Grèce obtiennent qu’en contrepartie de leur aide les créanciers privés participent à une telle restructuration.