La semaine dernière, la Banque Centrale Européenne a finalement réussi son pari. En effet, bien que les cambistes ont espéré un temps que l’institut d’émission cède à la tendance baissière, il n’en fut rien. Les banques centrales d’Australie, de République Tchèque et du Royaume-Uni n’ont pas entraîné la Banque Centrale Européenne dans leur sillage. L’exercice s’annonçait donc périlleux pour Jean Claude Trichet jeudi dernier, sachant qu’il devait absolument justifier le statu quo adopté par le conseil des gouverneurs.
Le président de la BCE a, sans conteste, réussi l’exercice avec brio. En effet, il a offert au marché une baisse des taux, vraisemblablement d’un demi point, pour le mois de mars, tout en refusant clairement d’opter pour une stratégie de taux zéro, comme c’est le cas au Japon et aux Etats-Unis. Surtout, il a confirmé la disposition de la BCE à recourir éventuellement à des mesures non conventionnelles pour précipiter la sortie de crise dans la zone euro. Cette nouvelle était évidemment très attendue par les investisseurs qui y ont vu un signe positif.
Pour autant, cela n’a pas permis à l’euro de reprendre le dessus et il aura donc fallu la publication des chiffres désastreux du chômage outre atlantique vendredi dernier pour que la monnaie unique européenne s’affiche en hausse sur le marché des changes.
Cependant, les déboires de l’économie américaine n’assure aucunement à l’euro un meilleur début de semaine sachant que l’aversion pour le risque est toujours assez forte. L’imminente adoption du plan de relance de l’administration Obama, qui a été revu à la baisse à l’issue de négociations au Sénat, pourrait néanmoins contribuer à restaurer momentanément la confiance des investisseurs.
Toutefois, ce plan pourrait fortement peser sur le dollar en raison des implications liées à l’accroissement de la dette.
Christopher Dembik, forex.fr