Situation extrêmement tendue au Japon, compte-tenu de l’impact difficile à évaluer du séisme et du tsunami sur la filière nucléaire du pays …. et sur ses habitants …. Si samedi, le premier ministre japonais Naoto Kan avait pu se montrant quelque peu rassurant sur le sujet, dimanche il a toutefois reconnu que la situation dans la centrale de Fukushima restait préoccupante. En un appel à peine voilé à l’aide internationale …. ? Qui sait …
« La situation à la centrale nucléaire de Fukushima N°1, qui vous cause des inquiétudes, continue d’être grave« , a ainsi déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse.
En effet : alors que samedi, une explosion s’est produite dans le bâtiment abritant le réacteur 1 de ce site – lequel situé à 250 km de Tokyo renferme une population de 35 millions d’habitants – le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a déclaré dimanche « ne pas exclure qu’une explosion puisse aussi se produire au niveau du réacteur 3 en raison d’une possible accumulation d’hydrogène« . Assurant toutefois que même dans ce cas, il n’y aurait « pas de problèmes pour le réacteur lui-même« .
La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), qui exploite cette centrale considérée comme la plus sévèrement impactée a pris diverses dispositions pour faire baisser le niveau de pression dans les réacteurs 1 et 3. Toutefois, selon les medias, l’exploitant aurait reconnu que le pompage en mer n’était pas encore suffisant à l’heure actuelle pour pouvoir rétablir le niveau d’eau de refroidissement des réacteurs.
« Les réseaux des compagnies d’électricité Tokyo Electric Power et Tohoku Electric Power se trouvent dans une situation extrêmement difficile« , a par ailleurs indiqué le Premier ministre. Etant contraint de reconnaître un risque « de coupures à grande échelle » et appelant à la solidarité nationale pour éviter l’émergence d’un tel phénomène.
Dimanche, le gouvernement a par ailleurs autorisé Tepco à planifier des interruptions locales par rotation, afin d’éviter que des régions entières ne soient plongées dans le noir de façon impromptue.
A partir de lundi les habitants de Tokyo et des préfectures environnantes subiront par rotation des coupures décidées par avance durant des tranches de plus de trois heures, a ainsi annoncé le groupe énergétique. Les arrondissements centraux de la capitale, où se trouvent les ministères, de nombreux ambassades et organismes publics ainsi que diverses importantes structures, devraient toutefois être sortis du périmètre d’application de telles mesures.
La filière nucléaire nippone, qui assure entre 25% et 30% de la production électrique nationale, connaît ainsi la plus grave crise de son histoire.
Rappelons qu’en juillet 2007, le quotidien japonais Nikkei avait estimé que le séisme qui avait été observé alors dans le centre de l’archipel nippon pourrait coûter plus d’un milliard d’euros à Tokyo Electric Power (Tepco), première compagnie privée d’électricité du monde. Les dommages causés à l’une de ces centrales avaient en effet nécessité en effet sa fermeture prolongée.
Pour comparer ce qui est comparable, précisons que le séisme du 16 juillet 2007 avait causé le décès de 10 personnes, blessé plus de mille autres tout en détruisant ou endommageant plus de 2.000 bâtiments.
Le journal affirmait alors qu’il devrait être « très difficile » de relancer d’ici mars 2008 l’activité de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, exploitée par Tepco, du temps s’avérant nécessaire pour renforcer ses capacités anti-sismiques. No comment …
« Si la fermeture de l’usine nucléaire – considérée comme la plus grande du monde – se prolonge, les coûts occasionnés s’élèveront à au moins 200 milliards de yens (1,2 mds d’euros), soit la moitié des prévisions sur résultats avant impôts annoncées par Tepco », affirmait alors le quotidien économique.
Selon le Nikkei, la compagnie Tepco aurait été contrainte de compenser la perte en électricité de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, laquelle représentait à cette date 47% de sa production nucléaire totale et alimentant la mégalopole de Tokyo (20 millions d’habitants).
Rappelons que la centrale de Kashiwazaki-Kariwa (8.212 mégawatts) était située à neuf kilomètres seulement de l’épicentre du séisme, lequel avait atteint une magnitude de 6,8 sur l’échelle ouverte de Richter. Outre de « légères » fuites radioactives, la secousse avait provoqué un incendie dans un transformateur.
N’ayant pas été conçue pour résister à un séisme aussi fort, la centrale avait été fermée pour une période indéfinie par les autorités concernées …
A la suite, les autorités provinciales avaient exhorté le Premier ministre Shinzo Abe à accepter une inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), laquelle avait appelé auparavant à « une enquête approfondie sur l’impact du séisme sur cette centrale » et réclamé de la « transparence« . Le directeur général de l’AIEA, Mohamed ElBaradeï, avait ainsi proposé d’envoyer des inspecteurs, exhortant le Japon à partager les leçons qu’il pourrait tirer de cet incident.
« L’accident a provoqué l’anxiété de la population, et notre préfecture a été balayée par des rumeurs malignes » sur le possible impact des fuites de radioactivité sur l’environnement, avait déclaré le gouverneur de la préfecture de Niigata, Hirohiko Izumida. « Nous sommes très occupés avec les installations, l’administration et les systèmes. Afin de divulguer des informations exactes, je pense qu’il serait bon de demander à une organisation internationale de vérifier la situation« , avait alors plaidé le gouverneur.
La fuite de substances radioactives et l’incendie provoqués par le séisme avaient relancé le débat autour de la sécurité de la technologie nucléaire dont l’archipel tire un tiers de son électricité … et ce, d’autant plus que TEPCO avait alors reconnu que la centrale, dont le premier réacteur est entré en service il y a vingt ans, n’était pas conçue pour résister à un séisme d’une telle puissance.
En 2002, la Tokyo Electric Power Company avait admis qu’elle avait étouffé de manière systématique des rapports d’inspection faisant état de fissures dans ses réacteurs nucléaires. TEPCO avait été contraint en 2003 de fermer ses 17 réacteurs dans l’attente d’inspections.
Sources : AFP, Reuters, LCI
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