Le cours du cacao a atteint un nouveau record cette semaine à New-York, touchant même un nouveau sommet inégalé depuis 32 ans. L’escalade de la violence en Côte d’Ivoire, premier pays producteur mondial de la fève brune, fait craindre que l’offre s’amenuise et ne permette pas de répondre à la demande.
Rappelons que depuis les élections qui se sont tenues en novembre dernier, le pays demeure divisé entre le président sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale, certains n’hésitant pas désormais à employer le terme de « guerre civile ».
Dimanche, après de violents combats, l’ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN), alliée à Alassane Ouattara, a pris la ville de Toulépleu, dans l’ouest du pays, aux forces du président sortant Laurent Gbagbo.
Vendredi, le cours de la tonne de cacao était monté jusqu’à 3775 dollars à New York, un sommet non atteint depuis début janvier 1979. Parallèlement à Londres, les prix s’envolaient jusqu’à 2425 livres sterling, leur niveau le plus haut depuis mi-juillet, frôlant de peu le record atteint en juin 2010.
Car le cacao est devenu une véritable arme financière aux mains de ceux qui se battent pour conquérir le pouvoir en Côte d’Ivoire. Ainsi, Alassane Ouattara a obtenu des principaux courtiers et chocolatiers l’arrêt des exportations de cacao, mesure prolongée jusqu’au 15 mars.
Les analystes estiment d’ores et déjà que les hausses de production enregistrées au Ghana, au Nigeria, au Cameroun ou encore au Brésil devraient être insuffisantes pour répondre à la demande et permettre d’observer une baisse des prix sur les marchés, si la crise ivoirienne venait à se prolonger.
Certes, l’Organisation internationale du cacao (ICCO) se veut toutefois rassurante, prévoyant pour l’année 2010/2011 un surplus de production de 119 000 tonnes sur le marché mondial.
Raisons invoquées : des conditions météorologiques exceptionnellement favorables en Afrique de l’ouest.
Au final, sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 2414 livres sterling vendredi en début de matinée contre 2371 livres la tonne le vendredi précédent en milieu d’après-midi.
Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mai valait 3766 dollars la tonne contre 3637 dollars le vendredi précédent.
Pierre san