Prudent le Venezuela … Alors que la révolte gronde un peu partout dans le monde – la flambée des matières premières alimentaires et du cours du pétrole n’arrangeant rien à l’affaire – le Président Hugo Chavez tente en effet d’apaiser les foules en faisant profiter la population des retombées de la manne pétrolière.
Selon des chiffres publiés par le ministre de l’Energie, Rafael Ramirez, en 2010, l’entreprise publique Petroleos de Venezuela (PDVSA) a dépensé deux fois plus pour financer les programmes sociaux du gouvernement socialiste que pour investir dans la production de brut.
Ainsi, PDVSA a versé 20 milliards de dollars (15 milliards d’euros) aux programmes sociaux du gouvernement durant l’année dernière tout en investissant parallèlement un peu moins de 12 milliards de dollars dans un plan destiné à accroître de 50% sa production de brut d’ici à 2015.
Rappelons que le Venezuela est le premier producteur de pétrole d’Amérique du Sud. La vente de brut représente 90% de ses entrées de devises, ainsi que la moitié des ressources fiscales du gouvernement.
« Nous sommes au service du public mais nous assumons clairement une posture politique en faveur de la révolution », a déclaré au parlement Rafael Ramirez – également président de PDVSA – en vue de défendre la politique gouvernementale.
Ce a quoi rétorque Rafael Quiroz, ancien membre de la direction de la compagnie, que l’entreprise a été créée « exclusivement pour explorer, forer, raffiner, transporter et vendre du brut, rien de plus.
Confier d’autres tâches à l’entreprise revient à la détourner de sa mission originale, » estime-t-il par ailleurs Rafael Quiroz.
Heliodo Quintero, député d’opposition, déplore quant à lui que PDVSA n’ait pas investi « les quantités suffisantes pour maintenir l’industrie dans un état opérationnel optimum ». Face à de tels propos Ramirez a affirmé qu’entre 2002 et 2010 les investissements de PDVSA dans l’exploration et la production ont quintuplé, tandis que ceux dans le raffinage ont triplé.
A la mi-février, Hugo Chavez avait critiqué l’opposition, laquelle l’avait comparé au Président déchu Hosni Moubarak, tout en jugeant que le Venezuela risquait de connaître un soulèvement comparable à celui de l’Egypte.
«Je rigole quand certains analystes sensés de l’opposition vénézuélienne veulent comparer mon gouvernement à celui de l’ex-président Hosni Moubarak en Egypte. Ils sont fous (…)», a ainsi déclaré tout net le Chef de l’Etat.
«Là-bas, oui, il s’agissait bien d’une dictature et plus de la moitié de la population vit dans la pauvreté, ce qui est la cause fondamentale», a tenu à expliquer Hugo Chavez, lors de son émission hebdomadaire «Alo presidente».
Précisons que l’opposition vénézuélienne qualifie le Chef de l’Etat de dictateur, critique qui a repris de plus belle depuis que mi-décembre le parlement a autorisé Hugo Chavez à gouverner par décret pendant 18 mois. Notons que les prochaines élections présidentielles auront lieu en 2012 au Venezuela.
Sources : AFP, Reuters, 20minutes
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