Les élections présidentielles et législatives en Ouganda se tiendront le 18 février 2011. D’ores et déjà, le quai d’Orsay s’inquiète d’un dérapage, ainsi que certaines multinationales employant des salariés dans le pays, telles que France Telecom / Orange.
Si l’on en croit les analystes, ces scrutins sont susceptibles d’être accompagnés de manifestations potentiellement violentes.
Le Ministère français des Affaires étrangères indiquent de son côté que des mouvements de rébellion pourraient impacter les étrangers lors de leurs déplacements ou dans le cadre de dommages collatéraux toujours possibles dans ce type de situation. La période électorale augmente par ailleurs le risque terroriste.
Pour mémoire, des attentats revendiqués par les islamistes shebabs somaliens ont frappé la capitale en juillet 2010 et une attaque contre une caserne de Kampala a été déjouée par l’armée le 25 janvier 2011 (acte attribué à la rébellion du Front national ougandais de secours).
Récemment, l’ambassade américaine a émis une alerte à destination de ses ressortissants présents dans le pays. Cette alerte couvre le mois de février.
Suite aux attentats qui ont eu lieu dans la nuit du 11 au 12 juillet 2010 à Kampala, il est également recommandé d’éviter les lieux publics, notamment les marchés et les gares routières de bus et de taxis. Des alertes successives se sont révélées infondées mais la menace terroriste persiste.
Durant cette période d’élections, et plus particulièrement à l’approche du scrutin, il est fortement conseillé aux ressortissants français de rester vigilant et d’éviter les manifestations publiques ou rassemblements politiques de toute nature.
Il est par ailleurs recommandé d’éviter les déplacements non indispensables pendant les jours qui suivent l’élection.
« En tout état de cause, il est indispensable que chaque visiteur prenne contact avec l’ambassade dès son arrivée en Ouganda, afin d’obtenir les informations les plus récentes concernant l’évolution de la situation dans les différentes zones » du pays précise par ailleurs le Quai d’Orsay.
Kizza Besigye, le principal rival du président sortant Yoweri Museveni à la présidentielle du 18 février, a récemment indiqué à l’AFP que les Ougandais, dirigés depuis 25 ans par le même régime, perdaient patience et étaient « mûrs pour un possible soulèvement populaire comme en Egypte ».
« Le gouvernement devrait comprendre que ce n’est pas l’opposition qui provoquerait des violences ou des manifestations. C’est le gouvernement qui a créé ces conditions d’oppression et de découragement, cet état de frustration, le chômage, qui peuvent mener à la violence », a-t-il assuré.
Rappelons que le candidat avait été battu en 2001 et 2006 lors de scrutins marqués par des fraudes et des mesures d’intimidation de l’opposition.
M. Museveni a toutefois réaffirmé qu' »il n’y aura jamais de violences électorales en Ouganda », alors que des services de sécurité ougandais ont mis en garde sur la tolérance zéro pour les « fauteurs de troubles ».
« La brutalité de l’Etat réprime les gens jusqu’à ce qu’ils explosent. Et quand ils explosent, aucune répression ne peut les arrêter
« , anticipe pour sa part M. Besigye.
Sources : AFP, Ministère français des Affaires Etrangères