Egypte : armes et équipements télécoms dans des valises diplomatiques ?

C’est clair, l’Egypte ne fait pas dans la diplomatie … S’étant déjà mis moult pays à dos compte-tenu de l’atteinte délibérée aux Droits de l’Homme et aux Droits élémentaires liés à la Liberté de la Presse, le gouvernement enfonce une nouvelle fois le clou dimanche soir.

Le ministère égyptien des Affaires étrangères vient en effet d’accuser, sans les nommer, des diplomates étrangers d’avoir tenté de faire entrer des armes dans le pays.

« Il a été noté que certaines ambassades étrangères au Caire ont tenté de faire entrer des armes et des appareils de télécommunications dans des valises diplomatiques, en se basant sur le principe de l’immunité » diplomatique, a ainsi indiqué le ministère dans un communiqué.

« Les autorités concernées se réservent le droit de confisquer tout équipement de télécommunications ou arme nécessitant un permis en Egypte« , a par ailleurs prévenu le ministère. Sans toutefois « viser » formellement l’une ou l’autre des ambassades ni préciser le type d’armes mis en cause.

Accusation justifiée par des éléments factuels … ou nouvelle manoeuvre pour éloigner du pays journalistes et témoins un peu trop gênants et supprimer – autant que faire se peut – les moyens de relayer les informations du terrain vers la planète entière ?

Précisons qu’un journaliste égyptien du journal Al-Taawun, Ahmed Mohammed Mahmud (36 ans), blessé par un tir de sniper lors de manifestations, a succombé vendredi à ses blessures vendredi après quatre jours de coma, information communiqué par le quotidien Al-Ahram.

Selon Reporters sans frontières (RSF), 60 journalistes ont été agressés ou attaqués, 57 détenus ou kidnappés, et 17 ont eu leur matériel confisqué ou détruit depuis le 25 janvier.

Plusieurs ambassades présentes dans la capitale égyptienne ont renforcé leurs dispositifs de sécurité et prié leurs ressortissants de quitter le pays.

Un site maghrébin installé au Maroc, qui offrait aux internautes égyptiens un programme permettant de contourner la censure sur le net, a été victime quant à lui d’une attaque informatique  qui l’a rendu inaccessible vendredi. « Cette nuit à 4 heures du matin quelqu’un est rentré dans le site » et l’a rendu inopérant en « écrasant ce qui lui permet d’accéder au web mondial », a expliqué M. Francesco Landogna, Pdg du site Wall5.com.

Pour lui il ne s’agit pas de hackers « mais de gens avec des outils sophistiqués qui sont entrés dans le serveur et l’ont écrasé ».

Sources : AFP, Reuters, RSF