Egypte : manifestations meurtrières contre Moubarak

moubarak1.jpg

Après la Tunisie, l’Egypte ?

Alors que la jeunesse tunisienne reste vigilante aux lendemains de la révolution, ne souhaitant pas voir émerger une nouvelle dictature, c’est autour de la population égyptienne de crier sa colère. Elle demande ni plus ni moins que le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis bientôt plus de trente ans … en toute négation de la démocratie.

Les choses se sont envenimées mardi, deux manifestants et un policier ayant été tués lors d’importantes manifestations.

Selon des sources médicales et sécuritaires, deux manifestants ont été tués lors de heurts avec la police mardi à Suez, au nord de l‘Egypte, un policier étant parallèlement mort des suites de blessures au Caire.

Les deux manifestants sont décédés suite aux tirs de gaz lacrymogènes des policiers répliquant à leurs jets de pierres.

Le policier a quant à lui succombé après avoir été battu par des manifestants lors d’un rassemblement dans le centre ville de la capitale égyptienne.

Nicolas-Sarkozy_Zine-Elabdine-Ben-Ali_Hosni-Moubarak-1.jpg

Ces violences interviennent alors que des milliers de personnes ont défilé mardi à travers toute l’Egypte  pour demander le départ du président Hosni Moubarak, âgé de 82 ans et en place depuis 29 ans. Les récents évènements survenus en Tunisie, ayant conduit au départ du Président Ben Ali nourrissant semble-t-il leur espoir d’un possible changement.

«Moubarak dégage», ont ainsi lancé sans ambages des milliers d’Egyptiens, las de devoir faire face à pauvreté et répression.

Environ 15.000 personnes ont manifesté dans plusieurs quartiers du Caire, notamment aux abords des bâtiments officiels du centre-ville. Pour tenter d’y faire front, 20 000 à 30 000 policiers ont été déployés et le quartier du ministère de l’Intérieur a été bouclé.

Mais dans le centre de la capitale, des manifestants rassemblés aux abords de la Cour suprême ont réussi à forcer un barrage de police et à se frayer un passage dans les rues alentours en scandant « la Tunisie est la solution ».

Le mouvement s’est ensuite étendu au quartier de Mohadessine, où 2 à 3 000 personnes se sont rassemblées. Lundi, le ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Judeh avait toutefois qualifié à Washington de « vaines » les prédictions selon lesquelles les événements en Tunisie pourraient se répéter dans d’autres pays arabes.

Cette « journée de révolte » a cependant reçu le soutien de l’opposant Mohamed ElBaradei, ancien responsable de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Les Frères musulmans et le Wafd, premier parti d’opposition laïque, ont indiqué que leurs jeunes militants pourraient se joindre aux cortèges.

« Ces manifestations sont les plus importantes depuis 1977, non seulement par le nombre des participants et le fait qu’elles ont lieu dans tout le pays, mais aussi parce qu’elles touchent l’ensemble de la population

« , estime par ailleurs le politologue Amr al-Chobaki, de l’institut al-Ahram.

Avec plus de 80 millions d’habitants, l’Egypte est le pays le plus peuplé du monde arabe, mais plus de 40% de sa population vit en dessous d’un seuil de pauvreté, lequel s’établit à deux dollars par jour et par personne.

Face à cette situation, les autorités ont récemment laissé entendre qu’elles veilleraient à éviter toute hausse des prix ou pénurie des produits de base, tentant ainsi de limiter l’aggravation du climat social.

A lire également :

Egypte : vigilance sur l’accord Israël/Chypre pour des recherches de gaz en Méditerranée

L’Egypte fait du partage des eaux du Nil un enjeu de sécurité nationale

 

 

(2 commentaires)

Les commentaires sont fermés.