Face aux pluies diluviennes qui ont frappé la Colombie en 2010, le gouvernement est confronté à d’importantes difficultés financières.
S’il a fait appel dès novembre à l’aide internationale, les coûts des sinistres consécutifs aux pluies l’ont conduit jeudi à mettre en vente 10% de ses actions au sein de l’entreprise pétrolière Ecopetrol.
« Les actions du gouvernement colombien au sein d’Ecopetrol sont un actif de grande valeur. L’entreprise a aujourd’hui une valeur estimée de 80 milliards de dollars et la décision est de vendre jusqu’à 10% des actions« , a en effet annoncé jeudi le ministre des Mines et de l’énergie Carlos Rodado.
Rappelons que la pétrolière Ecopetrol appartient à 89,9% à l’Etat colombien, les 10,1 restants étant détenu par des actionnaires privés.
Selon le ministre, les quelque huit milliards de dollars que l’Etat souhaite tirer de la vente de ces actions seront versés à un fonds de reconstruction des infrastructures endommagées. Le gouvernement estime par ailleurs que les sinistres entraînés par les intempéries pourraient lui coûter jusqu’à cinq milliards de dollars.
Rappelons que les pluies diluviennes qui ont touché la Colombie en 2010 ont tué 310 personnes, tandis que plus de deux millions de Colombiens ont été sinistrés, selon des sources officielles. « Trois cent-dix personnes ont été tuées, 292 blessées et 62 sont portées disparues« , a ainsi annoncé à la presse le sous-directeur de la Croix-Rouge colombienne, Jorge Nova.
Le ministère de l’Intérieur a pour sa part rappelé que 2,2 millions de personnes étaient sinistrées dans 28 des 32 départements du pays, la plupart des sinistres étant liés à des inondations, des glissements de terrain et des tempêtes.
Comble de malchance, ces phénomènes climatiques ont fortement endommagé les cultures de café de cet important pays producteur, réduisant ainsi le potentiel de recettes du pays alors que les dépenses augmentent.
A la mi-décembre, le président de Colombie, Juan Manuel Santos a annoncé que près d’un million d’hectares de cultures étaient inondées dans le pays. « C’est une tragédie de grande envergure« , avait ainsi déclaré le chef de l’Etat.
La situation est « extrêmement grave« , avait estimé de son côté le ministre de l’Agriculture, Juan Camilo Restrepo selon qui ces déluges ont déjà provoqué des « millions de dégâts » dans son secteur.
Le ministre a par ailleurs indiqué que la saison des pluies avait empêché la récolte d’environ un million de sacs de café (de 60 kilos), précisant que la Colombie devrait produire cette année 9,2 millions de sacs, contre 13,05 millions de sacs en 2007-2008, la meilleure saison depuis 1993.
Si la Colombie compte habituellement deux saisons des pluies, entre mars et juin puis entre les mois de septembre et novembre, ces dernières ont toutefois été d’une intensité sans précédent en 2010 si l’on en croit les météorologues, en lien avec le phénomène climatique La Nina.