Anglo American / Brésil : investissement portuaire contre tarif préférentiel

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La facture s’alourdit pour Anglo American. Le groupe minier anglo-sudafricain a annoncé mercredi qu’il allait augmenter ses investissements dans les infrastructures portuaires liées à Minas Rio, une gigantesque mine de minerai de fer qu’il développe actuellement au Brésil.

Un communiqué du groupe précise ainsi qu’Anglo American a accepté de financer à hauteur de 525 millions de dollars supplémentaires le développement du port brésilien d’Açu.

 Une « rallonge » dont il se serait bien passé, puisque le montant de sa facture s’élève désormais à 1,2 milliard de dollars.

 Le géant minier a toutefois obtenu en contrepartie de la signature d’un accord long terme relatif aux tarifs portuaires qui seront appliqués au minerai de fer extrait à Minas Rio et exportés via Açu.

Ces tarifs portuaires, fixés pour 25 ans, assureront à Anglo American des coûts de production et d’acheminement « hautement compétitifs », si l’on en croit le groupe minier. Tentant ainsi de contre-balancer l’impact négatif de cette annonce auprès des actionnaires.

Rappelons que Minas Rio est un vaste gisement de minerai, détenu à 100% par Anglo American. L’exploitation du site est censée démarrer en 2012 mais elle a pris du retard.

Dans un premier temps, la mine devrait produire 26,5 millions de tonnes de minerai de fer par an, qui seront exportés via Açu.

Le Brésil semble être passé maître à faire jouer la concurrence – notamment avec la Chine – puisque l’entreprise d’état chinoise, Wuhan Iron Steel (Wisco), a annoncé des investissements de l’ordre de 11 Mds USD pour développer des projets dans les Etats du Minas Gerais et de Rio.

La plus grande partie de ces ressources financières sera destinée au projet sidérurgique du Port de Açu, terminal portuaire privé d’utilisation mixte (minerai de fer, pétrole et charbon).

Durant le dernier trimestre, le montant des investissements réalisés par les grands groupes chinois au Brésil est dix fois supérieur à celui réalisé ces trois dernières années.

Selon les estimations les plus récentes, le montant global de ces investissements devrait être, d’ici à la fin de 2010, de 25 Mds USD, ce qui ferait de la Chine le premier investisseur étranger au Brésil pour cette période.

En tête de liste des préférences chinoises : les secteurs de la sidérurgie et des minerais.

Un appétit qui inquiète notamment deux associations patronales du pays, la Confédération Nationale de l’Industrie (CNI) et la Fédération des Industries de l’Etat de São Paulo (Fiesp). Lesquelles ont demandé au Gouvernement Fédéral d’élaborer une politique de contrôle et de régularisation de l’entrée des capitaux chinois dans le secteur des mines.

Ces deux organisations craignent que les entreprises chinoises achètent une grande partie des mines brésiliennes et utilisent le minerai pour contrôler les prix et inonder le marché local avec de l’acier bon marché.

Ironie du sort, en quelque sort, en janvier 2008, le journal la Tribune affirmait que l’intérêt d’Anglo American pour les mines brésiliennes s’expliquait par la forte demande de minerai de fer dans le monde, surtout en provenance de Chine, la demande soutenant vigoureusement les cours …

Sources : AFP, Anglo American, aujourdhuilemonde

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