Dommage quelque part que l’on soit obligé de traiter du café pour prendre conscience des graves intempéries qui viennent de toucher la Colombie. Mais la vie … ou plutôt l’économie est ainsi faite. Quoiqu’il en soit, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays sud-américain, – faisant environ 280 morts depuis le début de l’année selon un dernier bilan – ont fait flamber le cours du café cette semaine, les prix atteignant même vendredi leur plus fort niveau depuis 13 ans à Londres.
Plus globalement, les marchés redoutent que les récoltes d’un niveau plus mitigé qu’attendu ne soient la source à terme d’une pénurie de l’offre alors que la demande ne faiblit pas.
A New-York, le cours de l’arabica est monté vendredi jusqu’à 225,45 cents la livre, un sommet qui n’avait plus été atteint depuis juin 1997, le précédent record enregistré le 10 novembre dernier à 221,45 cents étant désormais battu.
Le cours du robusta a atteint quant à lui vendredi 2.013 dollars la tonne à Londres, affichant un plus haut depuis cinq semaines.
Les prix du café sont notamment portés par des inquiétudes persistantes sur la quantité et la qualité des fèves venant d’Amérique centrale et de Colombie (3e exportateur mondial), des pluies abondantes ayant affecté les récoltes.
Jeudi, le président de Colombie, Juan Manuel Santos a annoncé que près d’un million d’hectares de cultures étaient inondées dans le pays. « C’est une tragédie de grande envergure », a ainsi déclaré le chef de l’Etat.
Selon le gouvernement, 688 municipalités réparties dans 28 des 32 départements du pays souffrent de ces pluies inhabituelles, dont l’intensité s’est renforcée depuis un mois.
La situation est « extrêmement grave », a estimé de son côté le ministre de l’Agriculture, Juan Camilo Restrepo selon qui ces déluges ont déjà provoqué des « millions de dégâts » dans son secteur, notamment dans la production de café.
Le ministre a par ailleurs indiqué que la saison des pluies avait empêché la récolte d’environ un million de sacs de café (de 60 kilos), précisant que la Colombie devrait produire cette année 9,2 millions de sacs, contre 13,05 millions de sacs en 2007-2008, la meilleure saison depuis 1993.
La hausse actuelle des cours « reflète les incertitudes sur l’offre de café à court terme, du fait de conditions météorologiques défavorables dans de nombreux pays exportateurs« , a pour sa part relevé l’Organisation internationale du café (ICO) dans son rapport de décembre.
La situation est d’autant plus préoccupante que d’autres pays, comme l’Indonésie (quatrième exportateur mondial de café) et le Vietnam (deuxième exportateur), ont également subi des conditions météorologiques défavorables, ces régions étant impactées par le phénomène climatique La Nina. De ce fait, des « retards de livraisons » pourraient voir le jour si l’on en croit l’ICO.
Selon l’institution, d’octobre 2009 à octobre 2010, la production totale de l’ensemble des pays exportateurs de café a reculé de 6,4% par rapport à la récolte précédente, à 119,8 millions de sacs de 60 kilos.
La consommation mondiale demeure quant à elle solide, s’établissant à 130 millions de sacs pour l’année calendaire 2010.
Sources : AFP, Reuters, ICO
Colombie : Le bilan des inondations s?alourdit, l?ONU d
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