Irlande : plus de 10 milliards d’euros pour les banques ?

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Si l’on en croit les analystes du secteur, la coquette somme de 10 milliards d’euros devrait être très rapidement injectée dans les banques irlandaises pour tenter d’éviter l’écroulement du système.

Un dossier de toute première importance alors que la recapitalisation et la restructuration des banques irlandaises est au coeur des négociations en cours entre l’Irlande, l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) en vue de s’accorder sur une aide internationale. Laquelle pourrait voir son montant global avoisiner les 85 milliards d’euros.

Dès conclusion de l’accord, le cas des banques devra être traité en priorité, ces dernières ne parvenant plus à financer leurs opérations sur les marchés, étant par ailleurs confrontées à un retrait massif de leurs dépôts.

Vendredi, la banque irlandaise Allied Irish Banks (AIB) a annoncé avoir enregistré une baisse de 13 milliards d’euros des dépôts de particuliers depuis le début de l’année. L’établissement a par ailleurs reconnu dans un rapport d’activité, être de plus en plus dépendante des fonds de la banque centrale irlandaise pour assurer son fonctionnement.

Les experts estiment pour leur part que l’injection de capital dans ces banques est désormais vitale, ces dernières étant totalement dépendantes de la Banque centrale européenne, une situation que la BCE ne souhaite pas voir perdurer.

Le cas échéant, cette opération conduirait de facto à la nationalisation de la quasi-totalité du secteur bancaire irlandais, deux des trois principales banques du pays (Allied Irish Banks et Bank of Ireland) tombant alors dans le giron de l’Etat.

Rappelons qu’en 2009, une autre banque irlandaise, l’Anglo Irish, avait dû être nationalisée, son sauvetage par l’Etat a été évalué à lui seul à plus de 30 milliards d’euros. La semaine dernière , AIB a revu à la hausse l’augmentation de capital dont elle a encore besoin, le chiffre passant de 5,4 milliards à 6,6 milliards d’euros. Une situation induite par sa décision d’arrêter le processus de vente de certaines de ses activités au Royaume-Uni faute d’offres satisfaisantes. Au total, la banque devait lever 10,4 milliards d’euros d’ici la fin de l’année pour renforcer ses fonds propres.

En début de semaine, l’agence de notation Moody’s a estimé pour sa part que les besoins actuels en capital des banques irlandaises se situaient dans une fourchette de 8 à 12 milliards d’euros.

Jeudi, le taux des emprunts d’Etat irlandais à dix ans a battu un nouveau record, franchissant le seuil des 9%, le plan d’austérité dévoilé mercredi par le gouvernement par Dublin ne semblant pas créer une véritable euphorie, loin s’en faut.

(3 commentaires)

  1. Irlande: S&P abaisse la note des 3 grandes banques, Anglo Irish en spéculatif
    L’agence d’évaluation financière Standard and Poor’s a abaissé vendredi la note des trois principales banques irlandaises, reléguant la plus mal en point d’entre elles, Anglo Irish Bank, en catégorie spéculative, selon un communiqué.
    Anglo Irish, qui a déjà été recapitalisée à hauteur de 29 milliards d’euros par l’Etat irlandais, a vu sa note dite de contrepartie à long terme, la principale, abaissée de six crans de « BBB » à « B ».
    En-dessous de « BBB », une entité est considérée comme une valeur « spéculative ». Cela signifie qu’elle est considérée comme ayant toujours la capacité d’honorer ses engagements, mais qu’elle fait face à des incertitudes qui « pourraient augmenter la probabilité d’un défaut », selon S&P.
    Quant à Allied Irish Bank (AIB) et Bank of Ireland, leurs notes ont été abaissées d’un cran respectivement à « BBB » (contre « BBB+ ») et « BBB+ » (contre « A-).
    L’agence a précisé que les notes d’AIB et Bank of Ireland bénéficient du soutien de l’Etat, qui la rehausse de quatre crans dans les deux cas. Sans cet appui, les deux établissements seraient également relégués en catégorie spéculative.
    S&P a sanctionné Anglo Irish car elle s’interroge sur une évolution de la position de l’Etat irlandais, qui pourrait affecter les créanciers de la banque et leurs perspectives de recouvrement de leurs créances.
    Dans le cas d’AIB, l’agence n’exclut pas que la banque soit entièrement nationalisée, ce qui pourrait également engendrer des pertes pour les créanciers obligataires.
    Les perspectives sont similaires pour Bank of Ireland.
    Pour S&P, le processus de retrait du soutien de l’Etat irlandais, ainsi que de celui de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du plan d’aide, sera « long et lent ».
    L’agence a également abaissé d’un cran, à « BBB », la note d’une quatrième banque, Irish Life & Permanent, qui n’a à ce jour pas été recapitalisée par l’Etat.
    http://www.romandie.com/infos/news/201011261822040AWP.asp

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