Grèce : de nouvelles mesures imposées par Bruxelles ?

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Décidément les mauvaise nouvelles dégringolent ces dernières heures. Alors que le Japon vient d’annoncer se trouver dans une phase de stagnation, la Grèce pourrait une nouvelle fois affoler les marchés mondiaux.

Lundi soir, le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn a en effet prévenu qu’Athènes pourrait être contrainte de prendre de nouvelles mesures d’austérité budgétaire.

L’enjeu est de taille : tenter d’atteindre ses objectifs de déficit affichés pour 2011.

Un effort accru directement induit par la très probable révision à la hausse du déficit public du pays.

Olli Rehn a en effet précisé à la presse que lors d’une mission sur le terrain en septembre dernier, l’office européen des statistiques Eurostat  avait fait « de nouvelles découvertes concernant certaines entités (grecques) qui doivent être reclassifiées comme des entités publiques », ce qui ajoute–t-il « aura un certain impact à la hausse sur la dette et le déficit ». Période concernée : de 2006 à 2009.

Cette « découverte » ne remettant pas en cause les objectifs budgétaires pour 2011, des mesures additionnelles de « consolidation budgétaire » pourraient s’avérer nécessaires.

Tels sont en tout état de cause les termes des propos tenus par Olli Rehn à l’issue d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) à Luxembourg.

Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a précisé pour sa part qu’il était « trop tôt pour décrire en détail les conséquences d’une révision » des statistiques budgétaires, estimant qu’il faudrait voir « à la lumière de l’évolution des recettes grecques et de l’évolution de la croissance grecque ».

Rappelons par ailleurs qu’en avril dernier, Eurostat avait d’ores et déjà émis des doutes sur les chiffres annoncés par la Grèce.

L’Office avait alors indiqué que le dernier chiffre de déficit 2009 (13,6% du PIB ) pourrait encore augmenter d’environ 0,4 point de pourcentage, une fois intégrées les pertes de divers organismes publics déficitaires, dont les Chemins de fer.

Dans son communiqué, Eurostat exprime en effet « une réserve sur la qualité des données déclarées par la Grèce, en raison des incertitudes sur l’excédent des caisses de sécurité sociale pour 2009, sur le classement de certains organismes publics et sur l’enregistrement des swaps hors taux de marché ».

Début octobre, la Grèce a concédé que son déficit 2009 risquait finalement de dépasser 14% du PIB.

Tentant de rassurer les marchés et de freiner l’émergence d’une nouvelle panique, Jean-Claude Juncker a toutefois affirmé que la révision des statistiques préparée par Eurostat n’était « nullement imputable à une quelconque sorte de mauvaise volonté du gouvernement grec ». « Je voudrais mettre en garde tous les observateurs qui seraient enclins à considérer qu’encore une fois, les données statistiques fournies par le gouvernement grec ont été erronées, fautives, ou intentionnellement inexactes », a-t-il martelé.

Rappelons que la crise grecque a été déclenchée par une première révision à la hausse fin 2009 des chiffres du déficit du pays. Lesquels sont passés en quelques heures de 6,7% à 12,7%, à la suite d’un changement de gouvernement.

Sources : AFP, Reuters, Eurostat

(2 commentaires)

  1. La Grèce pourrait étendre la durée de remboursement de sa dette
    Le Premier ministre grec Georges Papandréou n’a pas exclu dimanche « l’éventualité » d’un prolongement de la durée de remboursement du prêt de 110 milliards d’euros accordé en mai à la Grèce par l’UE-FMI
    Le Premier ministre grec, Georges Papandréou , n’exclut pas d’étendre la durée de remboursement du remboursement du prêt de 110 milliards d’euros consenti par l’Union européenne et le FMI. « Le fait qu’on peut aujourd’hui évoquer la renégociation c’est pour une seule raison: le fait qu’on a prouvé notre crédibilité, qu’on a montré notre volonté de changer », a déclaré Georges Papandréou dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Proto thema.
    « Mais cela ne signifie pas que le problème sera automatiquement résolu. Le déficit est un déficit et les problèmes sont les nôtres, pas ceux d’autrui(…) », ajoute-t-il. La Grèce a réduit les salaires et les pensions de retraite de la fonction publique et augmenté les impôts pour tenter de dégonfler son énorme déficit budgétaire.
    Le FMI a indiqué qu’un rééchelonnement des remboursements était possible, mais en octobre, l’Allemagne s’y est fortement opposée et la Commission européenne a indiqué qu’aucune discussion n’avait lieu en ce sens.
    De son côté, Lorenzo Bini Smaghi, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, déclare dans une interview au quotidien grec Kathimerini que la Grèce, fortement endettée, doit se concentrer sur la réduction de son déficit. « La Grèce doit atteindre ses objectifs pour retrouver sa crédibilité. Nous devons nous concentrer maintenant sur 2011 », dit Bini Smaghi. « Les autres discussions, comme la renégociation des conditions de prêt, ne font que porter atteinte à votre crédibilité », ajoute-t-il dans l’interview, qui paraît dimanche.
    http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20101114trib000572265/la-grece-pourrait-etendre-la-duree-de-remboursement-de-sa-dette.html
    Le gouvernement grec veut faire de nouvelles économies
    La Grèce veut dans son budget 2011 réaliser de nouvelles économies représentant environ 2% de son Produit intérieur brut (PIB), a déclaré samedi un responsable gouvernemental à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire, avant la venue lundi à Athènes d’inspecteurs du FMI et de l’Union européenne.
    Les mesures envisagées portent avant tout sur la lutte contre le gaspillage et sur la réorganisation du secteur public, a-t-il ajouté.
    Ecrasé par la dette, le pays ne devrait pas pouvoir ramener cette année son déficit à 7,8% du PIB, comme il en avait l’ambition. Le déficit devrait s’établir finalement à 9,3%, a déclaré cette semaine à Reuters un autre responsable gouvernemental.
    Le projet définitif de budget 2011 doit être rendu public le 18 novembre.
    Dans sa première mouture, il prévoit un PIB d’environ 232 milliards d’euros, ce qui signifie que les mesures d’économies envisagées devraient représenter environ 4,5 milliards d’euros.
    Le responsable, qui a requis l’anonymat, a précisé que les ministères de la Santé et du Travail contribueraient à cet effort à hauteur de deux ou deux milliards et demi d’euros.
    Le Premier ministre, George Papandréou, a toutefois promis que les salaires et les retraites ne seraient pas touchés et qu’il n’y aurait pas de nouvelles augmentations d’impôts.
    Vendredi, le ministre des Finances, George Papaconstantinou, a assuré que la Grèce était en mesure de réduire encore ses dépenses publiques, si cela s’avérait nécessaire, pour respecter les objectifs fixés par l’UE et le Fonds monétaire international qui lui ont apporté leur soutien dans le cadre d’un plan de sauvetage de 110 milliards d’euros défini en mai.
    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE6AC0AU20101114

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