Impact des grèves : EDF contraint d’importer de l’électricité

Si les mouvements sociaux dans le secteur pétrolier conduisent les Français à la pompe, un impact non négligeable est à observer également du coté de l’offre en électricité. Selon le Réseau de transport d’électricité (RTE), gestionnaire du réseau de lignes à haute tension, la France a dû importer de l’électricité lundi et mardi. La raison ? des baisses de production décidées par le personnel gréviste d’EDF .

Selon une porte-parole de RTE, filiale d’EDF, ces importations ont duré pendant l’ensemble des deux journées, à l’exception de la période située entre 3h00 et 5h00 du matin lundi.

Le maximum d’importation prévu était de 6.388 mégawatts (MW) lundi entre 8h00 et 9h00 et de 7.939 MW entre 12h00 et 13h00 mardi.

Lundi, la CGT de l’énergie, majoritaire chez EDF, avait annoncé son intention de « durcir les actions » contre la réforme des retraites, notamment en baissant la production des centrales électriques.

Chose promise, chose « due » : selon Marie-Claire Cailletaud, porte-parole de la CGT-Energie, la production d’électicité a baissé d’environ 5.000 MW durant les deux premiers jours de la semaine.

« Nous avons baissé lundi et mardi la production de 3.000 MW sur les centrales nucléaires et 2.000 MW sur les centrales thermiques pour un total de 5.000 MW », a ainsi indiqué la responsable syndicale. Réparti entre plusieurs sites (Chinon, Blayais, Tricastin mais surtout Flamanville qui a décidé une grève de deux jours et une baisse de 50% de l’activité), c’est l’équivalent de la production de trois réacteurs nucléaires qui était lundi à l’arrêt dans l’Hexagone.

Ironie du sort, la baisse de production n’a pu être mise en oeuvre que sur 24 tranches nucléaires car 18 centrales sont à l’arrêt …. selon les informations fournies par la porte-parole. « Ce n’était pas possible sur 16 autres pour différentes raisons » précise-t-elle encore …

« C’est la première fois qu’autant de tranches sont à l’arrêt ! Certains arrêts sont justifiés mais on l »impression que d’autres sont calés exprès les jours de grèves pour limiter l’impact de nos mobilisations. A Flamanville, une journée d’essai a été imposée mercredi, jour de grève, alors qu’elle aurait l’être plus tard », dénonce quant à lui Eric Hugelmann, animateur du pôle production nucléaire à la CGT énergie.

Mardi, la direction d’EDF a envoyé des messages interdisant de baisser plus la production affirme par ailleurs Marie-Claire Cailletaud. Signe selon elle «qu’il y a un gros problème ». Ajoutant que « les importations coûtent plus plus cher que la production française ».

« Des assemblées générales sont prévues ce soir et mercredi matin pour décider des baisses de charges dans les centrales, ce qui laisse augurer de nouvelles baisses dès ce soir » , précisait quant à lui mardi soir Eric Hugelmann.

Comble de malchance, le thermomètre s’invite lui aussi dans la partie, les températures étant en forte chute depuis plusieurs jours. Bilan des courses : la consommation d’électricité augmente …

D’après les informations publiées sur le site RTE

, la France est passée d’une consommation de pointe de 59 000 MW il y a quinze jours à 69105 MW ce mardi. Or, contrairement à d’habitude où l’on recourt aux centrales thermiques pour faire face aux pics de consommation, ces dernières sont également touchées par le mouvement de grève.

Sources : AFP, Terra-economica.info