Pénurie d’eau en Asie : un enjeu économique de taille

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Décidément l’eau a toutes les « malchances » d’être l’or bleu du 21ème siècle. La pénurie de cette ressource naturelle s’aggrave de jour en jour tant et si « bien » qu’elle pourrait être à l’origine de moult conflits dans les années qui viennent menaçant tout particulièrement l’économie des pays d’Asie. A moins que le « mal » ne soit déjà fait ….

Selon la Banque asiatique de développement (ADB) – basée à Manille – les pénuries d’eau vont s’aggraver en Asie, menaçant la production alimentaire et les économies des pays de la région.

« Les gouvernements, les industries et les populations doivent de toute urgence cesser de gaspiller l’eau s’ils veulent limiter ces pénuries » s’est même alarmé Arjun Thapan, conseiller au sein de ADB.

« La consommation en eau dans nos villes, par nos systèmes d’irrigation, nos systèmes de production et notre industrie en général est extravagante », a-t-il ainsi déclaré lors d’une conférence organisée par l’institution financière.

Dans un récent rapport, la Banque attribue la dégradation de la qualité de l’eau en Asie au manque respect des lois des différents intervenants. Selon l’établissement, entre 80 et 89% des eaux non traitées en Asie du sud-est et en Asie du sud fuient et se mélangent à l’eau douce.

L’ADB constate par ailleurs peu d’amélioration dans l’efficacité des systèmes d’irrigation depuis 1990. Si les terres agricoles ont été considérablement développées entre les années 1970 et 1995 et comptent aujourd’hui pour 34% des terres cultivées, elles produisent 60% des céréales cultivées en Asie…

Mais les systèmes d’irrigation demeurent peu performants si l’on en croit les analystes : victimes d’une centralisation pesante, mal entretenus, ils sont peu adaptés aux nouvelles demandes alimentaires de la population dont la consommation de viande, de lait ou de fruits – dont la production nécessite plus d’eau – est en augmentation constante.

Mais le pire reste à venir : selon la Banque, la crise de l’eau devrait s’aggraver en raison des changements climatiques, de l’industrialisation rapide, de la pollution, de la modification des habitudes alimentaires et de la poussée des biocarburants.

Une situation qui risque d’avoir un impact non négligeable sur « la production alimentaire et les investissements dans le secteur de l’énergie » et par répercussion « sur la croissance économique dans son ensemble ».

Si la tendance actuelle se poursuit, le déficit entre l’offre et la demande en eau en Asie pourrait être de 40 % d’ici 2030.

La Chine, l’Inde, le Pakistan, le Vietnam, le Bangladesh, le Népal, l’Ouzbekistan et le Cambodge sont les pays d’Asie où le phénomène de pénurie d’eau est le plus crucial actuellement, si l’on en croit l’ADB.

Si l’on en croit les spécialistes, le Vietnam serait même l’un des pays les plus vulnérables de la planète du fait de ses plaines de basse altitude et de sa longue côte. Une étude du gouvernement prévoit ainsi que le delta du Mékong, dans le sud du pays, pourrait être complètement englouti par les eaux si le niveau des mers augmentait d’un mètre. La Banque asiatique de développement prévoit une montée des eaux dans une dizaine d’année seulement.

Or, cette région est actuellement le grenier du pays, produisant près de 50 % du riz cultivé au Vietnam (deuxième exportateur de riz au monde).

Sources : AFP, Reuters, Novethic, IWMI, ADB

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