Iran et Irak se disputent la médaille de bronze du pétrole

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Rassurez-vous si Irak et Iran se « disputent » actuellement, le conflit n’est que virtuel, du moins on l’espère … L’enjeu de la bataille ? le pétrole … bien évidemment serait-on tenté de dire … Histoire de damer le pion à l’Irak, lequel a mis en avant la semaine dernière sa troisième place mondiale au niveau de réserves de pétrole, lundi, l’Iran  a relevé l’estimation de ses propres réserves de pétrole.

Le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mirkazemi, a ainsi annoncé lors d’une conférence de presse que l’Iran disposait désormais de réserves s’élevant à 150,31 milliards de barils, tout en ajoutant que ce chiffre pourrait encore être relevé d’ici la fin 2010.

Le chiffre de 138 milliards avait été avancé lors d’une précédente estimation.

Une annonce qui intervient alors que la semaine dernière, l’Irak a relevé pour sa part de 25% l’estimation de ses réserves prouvées de pétrole. Lesquelles s’établissent désormais – si l’on en croit les nouveaux calculs – à 143 milliards de barils.

L’espace d’une semaine, l’Irak dépassait ainsi l’Iran dans le domaine, devenant le deuxième pays pétrolier mondial derrière l’Arabie saoudite en termes de pétrole conventionnel et occupant la troisième place derrière le Venezuela si l’on comptabilise les réserves de pétrole non conventionnel.

Mais c’était sans compter sur la « réaction » de Téhéran …

Quoiqu’il en soit, la publication de ces chiffres est loin d’être anodine alors qu’une réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) doit se tenir jeudi prochain. L’enjeu étant le montant du quota que doit attribuer le cartel, quota synonyme de manne pétrolière à l’heure où le prix du baril n’est guère réjouissant pour les producteurs.

La semaine dernière l’Irak a ainsi concédé que la révision opérée sur le montant de ses réserves devrait lui permettrait de bénéficier à terme d’un quota de production plus élevé.

Néanmoins les analystes du secteur tiennent à rappeler que l’estimation des réserves de pétrole n’est qu’un élément retenu pour déterminer les quotas de production. En effet, ce chiffre ne reflète pas la capacité d’un pays à extraire son pétrole brut et à approvisionner le marché.

Or, reconnaissent certains experts, le taux de production de l’Iran est l’un des plus élevés du monde, si l’on tient compte des champs en pleine maturité Selon Massoud Mirkazemi, la capacité de production de l’Iran serait même de 4,2 millions de barils par jour, le pays n’en produisait toutefois pas autant en raison des quotas de l’Opep. Enfin, c’est ce qui est affirmé. Il demeure en effet difficile de vérifier.

Selon les données de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), les membres du cartel pétrolier respectent très inégalement leur quota. Rappelons que depuis le 1er janvier 2009, l’Opep s’est fixé un objectif global de production de 24,84 millions de barils par jour (mbj), valable pour 11 des 12 pays membres de l’organisation. En effet, l’Irak est dispensé de quota depuis 1990 en raison de la situation dans le pays.

Selon le dernier rapport publié en septembre, la production de l’Opep-11 a atteint en août 26,83 mbj, dépassant d’ores et déjà de 1,99 mbj sa cible de 24,84 mbj.

Parmi les membres les plus laxistes envers l’application des règles, l’Angola et le Nigeria n’appliquent pas du tout les réductions de productions décidées par l’Opep. Selon l’AIE, l’Iran ne les respecterait plus qu’à hauteur de 20% et le Venezuela de 38%.

Sources : AFP, Reuters, AIE