La Grèce loin d’être sortie de la tourmente, voire à l’aube de nouvelles difficultés ? Cela y ressemble …
S’exprimant sur la chaîne de télévision Skai TV, le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou a en effet déclaré lundi que son gouvernement menait actuellement des discussions en vue d’obtenir une prolongation de la période de remboursement de 110 milliards d’euros. Une coquette somme accordée à Athènes par l’Union européenne et le Fonds monétaire international pour aider la Grèce à redresser la barre et lui éviter de s’écraser au fonds d’un gouffre financier.
« La discussion est en cours, aucune décision n’est prise » a tenu à préciser le ministre tout en jurant les grands dieux que bien sûr « cela n’a rien à voir avec la question d’une restructuration de la dette grecque ». Vous êtes priés de le croire …
Une annonce qui fait suite à la déclaration faite dimanche par le FMI. Ce dernier laissant entendre que les prêts accordés à la Grèce pourraient être prolongés ou renouvelés en cas de persistance des difficultés de refinancement observées sur les marchés. Le Fonds a toutefois jugé bon de préciser ne pas avoir de projet concret en la matière pour l’instant. Mais ne dit-on pas : pas de fumée sans feu ?
« La discussion a été lancée parce que tout le monde s’est rendu compte que, pour deux années spécifiques – 2014 et 2015 – l’Etat passe tout à coup d’un remboursement annuel compris entre 40 et 50 milliards d’euros à un remboursement de 70 milliards », a tenté de justifier à sa façon Georges Papaconstantinou. Tout en précisant que la Grèce n’avait pas formellement transmis une demande de prolongation des remboursements. Ce qui signifie pas qu’une demande « verbale » n’ait pu être élaborée.
« Si jamais une décision est prise en ce sens, il faudra qu’elle soit présentée comme une récompense pour le travail accompli et non comme un symptôme de notre incapacité à tenir nos objectifs », a poursuivi le ministre des Finances. Fierté mal placé pourront dire certains …
L’enjeu pouvant être même de repousser aux calendes grecques le remboursement des sommes « avancées » …
Début septembre, Le ministre slovaque des Affaires étrangères Mikulas Dzurinda avait eu pour sa part une réflexion semble-t-il très « clairvoyante » sur le sujet. Estimant que l’aide européenne accordée à la Grèce, à laquelle son pays avait refusé de contribuer, n’était qu’un « euphémisme » pour une aide aux grandes banques. Pour lui, il s’agit ni plus ni moins que « de sauver les profits des plus importantes banques commerciales européennes« . Ce qui est loin d’être totalement faux …
En août dernier, le parlement de la Slovaquie a refusé de donner son feu vert à la participation slovaque au prêt accordé à la Grèce. Bratislava s’est immédiatement retrouvé sous le feu des critiques des autorités européennes, lesquelles lui reprochant un « manque de solidarité ».
« J’ai une question à poser à ces fonctionnaires européens qui nous critiquent aujourd’hui: où étaient-ils au moment où des données étaient falsifiées et la Grèce se précipitait vers un abîme », avait alors ajouté M. Dzurinda.
Sources : AFP, Reuters