BP a besoin de financements et semble prêt à se délester rapidement de quelques 20 milliards de dollars d’actifs.
C’est en tout cas ce qu’affirmait vendredi le Financial Times.
L’enjeu ? le pétrole de l’Alaska …
Pour faire face à la tourmente financière issue de l’explosion de la plate-forme pétrolière en Louisiane, source d’une gigantesque marée noire, le pétrolier britannique tenterait actuellement de râcler les fonds de tiroir à sa façon afin de pouvoir se doter d’un fonds destiné à couvrir les coûts de la catastrophe en terme de responsabilités environnementales et sociales.
Selon le quotidien britannique, citant des sources proches du dossier, BP serait actuellement en cours de finalisation du processus de vente.
Scénario notamment envisagé si l’on en croit le Financial Times : la cession de 12 milliards de dollars au pétrolier américain Apache Corporation. Le cas échéant la transaction impliquerait la cession d’une part de BP dans Prudhoe Bay, le plus grand champ pétrolifère d’Amérique du Nord. L’annonce de l’opération pourrait être publiée dans les prochaines semaines.
, en octobre 2006, la production sur le champ de Prudhoe Bay avait été réduite à 40.000 barils par jour – contre 350.000 en mode nominal – après un incident électrique lié au mauvais temps …. De la poussière et de la boue s’étaient en effet déposées sur des isolants de ligne à haute tension, provoquant la coupure du système …
Pour rappel, la production de Prudhoe Bay peut atteindre 450.000 barils par jour en hiver contre environ 400.000 barils en été, les compresseurs étant plus efficaces pendant cette saison grâce à une meilleure qualité de l’air. Le champ fournit en temps normal 8% de la production de pétrole des Etats-Unis, et représente la principale source d’approvisionnement en énergie de la côte ouest du pays, notamment la Californie.
A noter également : la production du groupe avait été déjà perturbée entre juillet et septembre de la même année par la fermeture de ce champ, en raison de problèmes de corrosion sur des oléoducs …
Mais qu’importe, le pétrole de l’Alaska – région chère à Sarah Palin … – semble en tout état de cause très « attirant » …
Un haut responsable du groupe, ayant gardé l’anonymat, a par ailleurs déclaré que BP pourrait vendre « facilement » jusqu’à 20 milliards d’actifs. Une somme deux fois supérieure à celle annoncée par BP en juin dernier, lorsque qu’il avait affiché au grand jour son souhait de se défaire d’une partie de ses actifs.
Autre cession envisagée si l’on en croit le FT : une partie ou la totalité de ses 60% d’actifs de la « Pan American Energy of Argentina« , laquelle s’élève à 9 milliards de dollars.
Un accord pour l’achat par Royal Dutch Shell d’une participation minoritaire de BP dans le champ pétrolifère Mars dans le golfe du Mexique est également à l’étude, selon le journal anglo-saxon.
Alors que les conséquences de l’explosion de la plate-forme Deep Water Horizon pourraient être désastreuses pour les finances de BP, Christophe de Margerie, le PDG du français Total avait déclaré pour sa part début juillet que le groupe qu’il dirige n’avait aucune intention de racheter le pétrolier britannique … tout en concédant qu’il serait prêt à étudier le rachat de certains de ses actifs s’ils étaient mis en vente.
Christophe de Margerie avait alors laissé entendre que le sujet n’était pas d’actualité. Toutefois, dans le cas où BP serait à l’initiative de la vente, le PDG de Total pourrait céder à sa façon aux chants des sirènes … tout en gardant la tête haute de ceux qui ne veulent pas passer pour des « charognards »….
Comme je l’avais pressenti ici-même … la Russie de Poutine se montre quant à elle beaucoup plus directe, la catastrophe étant pour elle une « occasion rêvée » … de faire rentrer dans le giron russe des ressources extrêmement convoitées …
Maxim Barsky, directeur général adjoint du pétrolier russe TNK-BP, dont BP est actionnaire, a ainsi déclaré le 30 juin dernier envisager de se porter acquéreur de certains de ces actifs. Il fallait s’en douter …
Rappelons qu’en janvier 2009, l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, déjà connu pour ses relations très intimes avec Vladimir Poutine, avait franchi un nouveau pas en accédant au conseil d’administration du groupe TNK-BP, suite à un accord mettant fin à un conflit entre les actionnaires de cette coentreprise.
En septembre 2008, les actionnaires de la société pétrolière, détenue à part égale par BP et un consortium d’hommes d’affaires russes Alfa Access-Renova (AAR) – auquel appartiennent Mikhaïl Fridman et Viktor Vekselberg – avaient mis fin à un long conflit opposant les propriétaires russes et la major britannique.
BP et AAR se sont en effet affrontés une grande partie de l’année 2008 pour le contrôle de la coentreprise. TNK-BP avait dû ainsi faire face à toutes sortes de » tracasseries » judiciaires, dirons-nous poliment.
Pour rappel, TNK-BP est le troisième producteur de pétrole en Russie, derrière Rosneft et Loukoïl, et représente environ un quart de la production mondiale de BP.
Précisons également qu’en juin 2009, le vice-Premier ministre russe Igor Setchine avait indiqué que les accords de partage de production (PSA pour Production sharing agreements) conclus dans le secteur pétrolier et gazier avec des compagnies étrangères ne seraient guère plus de mise à l’avenir en Russie. Le message avait le mérite d’être clair.
Sources : AFP, Reuters, Financial Times
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Il fallait s’y attendre concernant Apache Corporation :
ALEX C. DE ALVAREZ, 47, was appointed Vice President
Associated Press – July 11, 2010 6:14 AM ET
LONDON (AP) – A British newspaper says that BP is talking with Apache Corp. of the United States about possibly selling $18 billion worth of assets.
BP spokesman Robert Wine said the company would not comment on « market speculation. »
The Sunday Times said Apache Corp., based in Houston, was discussing the possibility of acquiring BP assets including a stake in the Prudhoe Bay field in Alaska. The newspaper did not cite a source for its report.
BP is thought to be considering some asset sales to raise cash to cover its liability for the Gulf of Mexico oil spill. The company agreed to set aside some assets as security while it builds up a $20 billion compensation fund agreed with the U.S. government.
Apache Corp. has eyes for Alaska
Jill Burke | Jul 12, 2010
http://www.alaskadispatch.com/dispatches/energy/5988-apache-corp-has-eyes-for-alaska
A new player in Alaska’s oil industry is nudging its way into the lineup of companies that have become household names in the Last Frontier. Look out, Exxon Mobil, BP, Royal Dutch Shell, ConocoPhilips and Chevron: A new independent player akin to Pioneer and Anadarko is looking for an in.
This May, Houston-based Apache Corp. began the groundwork for a tangible presence in the state when it formed a new company — Apache Alaska Corp. — in preparation to gain a lease stake in Cook Inlet, and it appears it’s made good on that goal.
Although the Alaska Department of Natural Resources has no immediate record of a transaction conveying leases to Apache, the company confirmed Monday it had recently acquired acreage in Cook Inlet. The company felt the region had potential and decided to « go ahead and lease, » according to Robert Dye, Apache’s vice president of corporate services.
Dye isn’t as forthcoming about current speculation that the Fortune 500 company is also negotiating a $12 billion opportunistic pounce to acquire assets from BP, capitalizing on BP’s need to raise a pile of cash to cope with the financial fallout from its disastrous oil spill in the Gulf of Mexico. « We don’t comment on any rumors regardless of the validity of the statement, » he said.
BP spokesman Steve Rinehart also declined to comment on what he termed « market speculation, » and reminded us that BP had, in June, announced plans « to pursue certain divestments up to $10 billion. » BP, he said, expected those divestments to be « mainly non-core upstream assets that do not fit our long term growth strategy. »
Rinehart declined to elaborate on whether any of its holdings in Alaska, in the company’s estimation, fit that description.
« It’s very probable that (Apache is) talking to BP about something, » said Phillip Dodge, an investment analyst with Thuoy Brothers who says he has watched Apache for a long time. Whether any of BP’s Alaska portfolio is in the mix remains to be seen. BP has properties across the globe and onshore in the United States that it may also be willing to part with, Dodge said.
« One thing we can be sure of, » he said. « If BP sells it will have to be for less than it’s worth. »
Which is exactly the type of business deal Apache likes to make.
The oil and gas company that is little known here in the Last Frontier has spent the last 55 years making a name for itself as an aggressive explorer, and the mantra « acquire and exploit » has dominated its last two decades of steady growth. Its current mission statement, posted on the company’s website, is to « grow, succeed, innovate — and do it faster than the guys down the street. »
Although it has maintained an active business presence in Alaska — at least on paper — since 1958, Dye believes the Cook Inlet leases are Apache’s first resource acquisition within the state. The company formed in the mid-1950s in Minnesota and went on to drill its first wells in Oklahoma, where it was headquartered until moving to Denver, Colo. and then to its present home base — Houston, Texas.
At $10-$12 billion, a BP acquisition would by far be Apache’s largest purchase and could expand the compay’s market capitalization by 33%, Dodge said. In 2009 it posted $8.6 billion in revenue, listed $28 billion in assets and produced more than 278,000 barrels of oil per day and 1.7 million cubic feet of gas per day, according to the company’s 2009 annual report. Dodge describes the company as a U.S. independent that has successfully branched out globally.
The company describes itself as « an independent energy company that explores for, develops and produces natural gas, crude oil and natural gas liquids. »
In the last two decades it has spent more than $9.2 billion making major acquisitions in the U.S. and abroad, with BP, Shell Oil and Anadarko among the sellers.
« In North America, our exploration and production interests are focused in the Gulf of Mexico, the Gulf Coast, East Texas, the Permian basin, the Anadarko basin and the Western Sedimentary basin of Canada. Outside of North America, we have exploration and production interests onshore Egypt, offshore Western Australia, offshore the United Kingdom in the North Sea, and onshore Argentina. We also have exploration interests on the Chilean side of the island of Tierra del Fuego, » the company states on its website.
This year, Apache has already spent more than $1 billion acquiring additional assets in the Gulf of Mexico from Devon Energy, and it has a $2.7 billion plan to merge with Mariner Energy, which operates in the Permian Basin, Gulf Coast and the Gulf of Mexico.
« It looks like Apache is on the hunt for new properties, » observed Kevin Banks, director of Alaska’s Division of Oil and Gas.
Banks, like Dye and Rinehart, believes the rumors about Apache swooping in to purchase any of BP’s Alaska assets are wildly premature and amount to « rank speculation. » But he admits Apache is a company he wouldn’t mind rolling out the welcome mat for, particularly in Cook Inlet.
« As long as it’s big enough and able to meet the requirements of our leases and is interested in spending money in Alaska, those are the kind of companies we should welcome here, » he said.
The company has a reputation for good works beyond tactical business moves. It provides sabbaticals for teachers, builds schools in Egypt and plants trees in states in need of environmental restoration.
« I certainly don’t think that Alaskans should be concerned, » said Dye of the prospect, however remote, of Apache becoming an owner on the North Slope. « Apache is a very classy, civic minded company. They like to make money also but they also have a conscience. They would probably spend as much or more in Alaska as BP has spent in recent years. »
C’est une honte
Abou Dhabi intéressé par un investissement dans BP, selon le prince héritier
LONDRES – L’émirat d’Abou Dhabi envisage un investissement dans le groupe pétrolier BP, a indiqué mardi le prince héritier Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, qui siège au conseil d’administration d’un des plus riches fonds souverains de la planète.
« Nous y pensons toujours », a indiqué le dirigeant dans une interview à l’agence Bloomberg, alors qu’il était interrogé sur la volonté de l’émirat d’acheter une part dans le groupe, comme celui-ci y encourage ces derniers temps les grands investisseurs souverains. « Nous étudions cela de manière générale, cela fait des années que nous sommes partenaires avec BP », ajoute-t-il.
Le prince héritier est le président de Mubadala Development Co, un des bras d’investissement du gouvernement d’Abou Dhabi, un Etat dont l’ensemble des fonds souverains cumuleraient 500 milliards de dollars, selon certaines études.
Ces propos arrivent alors que le bulletin spécialisé MEES (Middle East Economic Survey) avait estimé dans son édition à paraître lundi que l’émirat était au contraire réticent à investir dans BP.
Cette nouvelle a pu contribuer mardi à faire de nouveau progresser le groupe BP, qui a repris 38% depuis la fin juin en Bourse, grâce à différentes nouvelles rassurantes, notamment sur le front du colmatage de la marée noire provoquée par une des ses plates-formes dans le Golfe du Mexique.
La semaine dernière, le directeur général Tony Hayward a ouvertement entrepris une tournée des fonds souverains, notamment en Azerbaïdjan et dans le Golfe, en les incitant à acheter des actions BP. La présence au capital de tels actionnaires, peu enclins à se précipiter les yeux fermés vers le plus offrant, pourrait faire reculer des groupes rivaux intéressés par la chute récente du prix de l’action BP.
(AFP / 13 juillet 2010 19h18)
les sommes sont impressionnantes.
@Stephanie : impressionnantes, impressionnantes… Tout est relatif ! En tout cas cela n’a rien à voir avec le monstrueux déficit français c’est sur !
BP aurait relancé la vente de ses actifs en Alaska
Reuters | 06.09.10 | 08h50
LONDRES (Reuters) – BP a relancé la vente de ses actifs en Alaska après l’échec des discussions en vue d’une cession au groupe américain Apache en juillet, rapporte lundi le Financial Times.
Citant des sources bancaires, le journal rapporte qu’Apache, qui est basé à Houston au Texas, fait toujours figure de repreneur potentiel. Occidental Petrolem Corp, un autre groupe américain, pourrait également se montrer intéressé.
Le Financial Times indique qu’on ignore pour le moment si la major britannique a l’intention de vendre en totalité sa participation de 26% dans le champ pétrolier de Prudhoe Bay, qui comprend un droit d’exploitation du gisement.
BP est également en négociations pour vendre des actifs au Vietnam et au Venezuela dans le cadre de son plan de cession de 30 milliards de dollars destiné à financer le coût de la marée noire dans le golfe du Mexique.
Vendredi, le groupe pétrolier a fait savoir que le coût de la catastrophe atteignait désormais huit milliards de dollars.