Ondes d’Elliott: réflexions personnelles sur la théorie

Cacbullhebdo Depuis quelques jours, j’ai innondé le blog de graphiques de plusieurs indices, sur plusieurs unités de temps, après les avoir crabouillé au possible pour mettre en évidence les formes caractéristiques des « vagues d’Elliott ». Mon espoir était de prendre en défaut cette décomposition: en effet, comme tout bon mathématicien qui a pris l’option « finance » dans son cursus universitaire, j’ai été abreuvé de modélisation aléatoire des marchés financiers (Règnault, Bachelier, Sharpe, Markowitz, Fama, Black, Sholes, Merton, Gursanov et j’en passe et des plus prestigieux …). Or, les ondes d’Elliott, qui pour autant que je puisse comprendre à ce niveau, sont un raffinement de la théorie de Dow, c’est une approche déterministe (pourrait-on dire cartésienne au sens philosophique du terme ?) des mouvements de marché. Se pourrait-il que le consensus écrasant en faveur de la modélisation aléatoire se mette le doigt dans l’oeil et que des réflexions complètement empiriques datant des années 30 soient plus à meme de déchiffrer efficacement les fluctuations des marchés ? Honnètement, je ne suis pas (encore ?) en situation de prendre position dans un tel débat, mais comme élément de réflexion, je vous joins un graphique hebdomadaire du bull market du CAC 40 qui s’est terminé vous savez quand. La structure elliottiste est tellement visible … Autre chose, le spécialiste incontesté de cette wave theory est Robert Prechter: il a récemment donné une interview à Bloomberg TV, on peut avoir envie de l’écouter.

(13 commentaires)

  1. Je ne suis pas mathématicien mais financier, et je ne pousse pas l’analyste technique des courbes comme vous le faite, et heuresement que vous le faites ça permet vraiment d’anticiper avec des arguments concrets. Avec la chute d’aujourd’hui qui est donc prévisible puisque c ce que vous dite depuis 5 mois et donc bravo pour cela, faut-il vraiment suivre les conseils de Prectcher et ses « 5 waves down » et commencer à prendre des profits puisque même selon Pretcher le marché est encore sur-évalué et que nous ne somme qu’au milieu de ces fameuses bear waves ?

  2. Bravo pour le lien. Je retiens 3 choses:
    * rester prudent, prendre ses profits bientot, ne pas etre glouton
    * le bottom du marché est loin d’etre atteint (Prechter se contredit là…)
    * garder du « real cash » et du « cash equivalent » an cas -probable – de « difficulté d’acces » aux banques… (j’adore cette vision Mad Maxienne)

  3. Il semble que la theorie des vagues d’Elliott cherche a utiliser de facon empirique la propriete d’auto similarite des cotations boursieres (vous le dites ici: http://www.leblogfinance.com/2009/02/tentative-intra.html ).
    En creusant un peu sur l’auto similarite, je suis tombe sur des papiers qui parlent de « Modélisation de séries financières à l’aide de processus invariants d’échelle », mais cette fois du point de vue Mathematique:
    http://www.cmap.polytechnique.fr/~alexey/these_web.pdf
    http://www.cmap.polytechnique.fr/~bacry/ftpPapers1.php?paper=physamrw01.pdf
    Ils decrivent et utilisent ce qu’ils appellent des « Multifractal Random Walks (MRW) », est ce que cela ne serait pas une generalisation ou un cadre Mathematique de ce que decrit la Theorie des vagues d’Eliott?
    Qu’en pensez-vous?
    Au passage, Merci pour ces articles de qualites. L’approche Mathematique de l’analyse boursiere que vous proposez est vraiment passinonante.

  4. A mon avis, cela vient du fait que la science du début du siècle était essentiellement déterministe ( mécanique newtonienne, équation de maxwell et de la thermo).
    La physique de infiniment petit était encore balbutiante. Pour décrire ces phénomènes, il a fallu inventer des approches probabiliste. Avec l’événement de la physique quantique est apparu la notion de modélisation aléatoire.

  5. Je réponds à tout le monde d’un coup:
    @rem: non. La modélisation probabiliste des marchés financiers est bien plus ancienne que la mécanique quantique. Pratiquement, elle démarre avec le marquis de Laplace et ses travaux sur le controle du risque bancaire et des assurances. Ensuite, Regnault et Quetelet, puis Léon Bachelier qui fait sa thèse avant la WWI. A cette époque, Max Planck jouait encore à chercher des quanta.
    @Et si: la multifractal random walk est le modèle proposé par Mandelbrot pour pallier aux insuffisances de la loi gaussienne du mouvement brownien. Se pose alors le problème de déterminer l’exposant de Hurst du modèle, ce qui est loin d’etre simple. Mandelbrot était X, ce n’est donc pas surprenant qu’on trouve cez choses-là au CMAP.
    @CSS: Prechter ne se contredit pas forcément. On peut avoir un rebond en A,B,C suivi d’un nouveau bear market en 5 vagues si besoin est. Les 5 vagues actuelles ont duré de fin 2007 à mars 2009; si on met la place pour un rebond suivi des vacances d’été, on peut caser encore presque 2 ans de bear market … C’est un peu tiré par les cheveux, mais ca se tient.
    @Soncal: oui, je suis parisan de prendre ses bénefs la semaine prochaine, pour ensuite prendre le temps de voir comment réagissent les marchés. Peut-etre devrons-nous attendre au-delà des vacances d’été pour avoir des signes fiables. D’ici là, on peut faire joujou avec des warrants …
    @Dadounet: oui, c’est pas mal, cette intervention. Mais ca reste un peu académique.

  6. @Et si: elle est vraiment jolie, la thèse du soviet, meme si elle pèse plus de 26 megas … Il s’intéresse à la high-frequency finance, pour ce que je lis. Ca nous fait de l’intra-day assez éloigné de Elliott, qui, pour ce que je crois comprendre, construit son pattern sur la différence de vitesse de propagation de l’information dans les différentes strates sociales. En fait, pour ce que je suis arrivé à lire de ses écrits originels des années 30, le fond de son idée est là: l’information utile part d’en-haut et diffuse très lentement vers les couches sociales inférieures; la wave 1 correspond aux élites au courant avant tout le monde, la 2 à ces memes élites qui prennent des petits bénefs. La wave 3 sont les bons spéculateurs qui ont flairé le mouvement peut-etre parce qu’ils ont leurs contacts ou il faut. La wave 5 sont les gogos qui achètent ce qui fait la « une » des journaux; peu de volumes parce que les élites et les spéculateurs ont commencé à se délester dès la wave 4.
    Le plus stupéfiant (pour moi!), c’est qu’à l’époque d’internet, ces gradients de vitesse de propagation de l’information utile semblent se maintenir. L’internet servirait-il essentiellement à propager du bruit inutile ?

  7. Cela dit, Internet est vaste, la masse d’information importante et on dispose de peu d’outil pour trier efficacement cette information. Pour trouver l’info (meme sur Internet, vu que c’est tellement fouilli) il faut savoir ou chercher et a ce jeu les « elites » (je n’aime pas ce terme mais bon…) et les gens bien palces ont plus de chances que les autres… Au final l’individu lambda ne peut voir que ce qui saute aux yeux a savoir les gros titres des journaux…
    Il y a en effet peu (pour ne pas dire aucun) site qui agglomere de facon lisible l’ensemble de l’actualite financiere: de la cotation minute par minute pour tous les produits financiers (des stocks aux matieres premieres, des produits simples aux plus complexes…), les articles de presses associes a ces produits, les bilans des entreprises…
    On a bien Yahoo, google et quelques sites specialises (boursorama et autres), mais ils sont loins d’etre exhaustifs et souvent un peu fouilli…
    Du coup meme si l’information est disponible quelque part sur Internet, le manque de standard rend cette information invisible pour le Kevin moyen que je suis (nous sommes?). Ou du moins, je ne peux m’interesser a un sujet uniquement lorsqu’il a fait les gros titres (puisque c’est uniquement a ce moment qu’il devient visible), mais la c’est deja trop tard…
    Finalement a moins de reformer en profondeur le systeme financier pour le rendre plus transparent (par exemple standardiser l’information qu’il transmet pour la rendre plus facilement visible et utilisable pour tous), la vitesse de propagation de l’information n’evoluera pas ou peu. Apres ce n’est que mon avis…
    Par ailleurs, les gens au pouvoir ont-ils vraiment interet a reformer ce systeme? Ca c’est une autre histoire…
    A lire neanmoins, cet article interessant qui met en avant quelques idees pour rendre plus transparent le systeme financier (en anglais):
    http://www.wired.com/techbiz/it/magazine/17-03/wp_reboot

  8. Tu parles en fait, pour ce qui est du fouillis de l’internet, du problème bien connu en maths du « paradoxe de la bibliothèque de Babel », classique dans le traitement du signal. La bibliothèque de babel est infinie, tous les livres s’y trouvent, mais le problème, c’est que l’on a besoin d’un laps de temps infini pour y trouver ce que l’on cherche …
    C’est peut-etre cela qui expliquerait (les conditionnels sont de rigueur!) que le pattern elliottiste soit encore visible dans les indices, comme en 1938. A cette époque, l’information propageait lentement. Actuellement, on a les autoroutes, mais celles-ci sont tellement encombrées, que l’on perd bcp de temps à déméler l’intéressant du débile … sauf si on a quelqu’un de bien placé qui vous indique tout de suite ou chercher.
    Je suis en train d’écrire un modèle couplé de prix d’actifs couplé avec une équation de propagation de l’information. Rien d’autre dans le modèle. Si avec cela, je retrouve le profil d’onde d’Elliott, cela voudra dire qu’au contraire des prétentions universelles de l’auteur, son résultat n’est qu’une traduction (très astucieuse, bien sur!) de cette hiérarchisation de la pyramide de l’information utile.

  9. Tu resumes en une dizaine de lignes, de facon parfaitement limpide, mon charabia. Merci! 🙂
    Je suis curieux de voir les resultats du modele que tu decrits…

  10. Sur ce graphe, la vague 5 s’accompagne des plus gros volumes. Cela ne semble donc pas etre la vague des petits porteurs?

  11. Salut Laurent,
    perso je reste sur « La modélisation probabiliste des marchés financiers est bien plus ancienne que la mécanique quantique ». çà c’est plus que clair, la propabilité est une chose les volumes en sont une autres. La propabilité ne tient qu’a un seul paramètres; la prise de bénéfices et la quantité de prise de bénéfices. En fiat deux paramètres, les volumes et les prix par rapport aux prix d’achat. Le but c’est bien d’empocher les bénefs, ou je suis le seul a ne plus croire aux père noél.
    M’enfin l’analyse fractal ne se sert pas uniquement des variation point haut point bas sur une période donnée (5,10,15 50 jours de cotation). C’est n’est pas uniquement une récursivité de patern (structure défini). C’est avant tout une prise de conscience de la notion de cycle ou de phase. Elle ne sont malheureusement pas prévisible sous la forme mathématiques. Elle ne sont que le résultat du bon sens. C’est un peux se que laurent a dit  » pour passer bull il faudrait être fou ».
    Je ne suis pas d’accord avec tout, mais je suis d’accord avec çà. Même si je lorgne de loin les levarages. Mais avec 17% de baisse d’activité, j’ais comme le sentiments que le père noél ne sera pas au rendez vous.

  12. Bonjour,
    Vous trouverez ci joint l’adresse de mon Blog ( fermaton.over-blog.com). Votre visite de mon site est fortement appréciée.
    C’est une théorie mathématique de la conscience reliant très bien Art-Sciences-Mathématique-philosophie-spiritualité-sports.
    La page Champagne marathon présente l’aspect mathématique du marathon.
    La page théorème de Nevermore:Math-poésie Verlaine.
    La page théorème de Profundis:Math-fosses océaniques.
    La page théorème du Poker.
    La page

Les commentaires sont fermés.