Le Brésil craint une « surchauffe »

caliente.gifSi les différents pays membres de l’Union européenne croisent les doigts pour ne pas sombrer dans la tourmente de la crise, le Brésil tente de se préserver d’une éventuelle surchauffe.

Le ministre des Finances Guido Mantega a ainsi prévenu que le pays allait annoncer une réduction « conséquente » des dépenses de l’Etat.

Objectifs visés : canaliser la demande.

Certes, le gouvernement tente de rassurer en assurant que la probabilité qu’une telle situation voit le jour est infime.

Mais tout de même  … quoi qu’on en dise les chiffres sont là : les résultats des ventes au détail en mars illustrent la vigueur de la reprise actuellement en cours au Brésil. Les ventes ont augmenté de 1,6% par rapport au mois précédent alors qu’une progression de seulement 0,75% était attendue.

Selon l’enquête hebdomadaire de la banque centrale, l’économie devrait croître de plus de 6% en 2010. Tant et si bien que le ministère des Finances s’interroge à présent si la remontée des taux d’intérêt sera suffisante pour canaliser l’activité à court terme.

« L’un des instruments pour réduire l’emballement de l’économie consiste à réduire les dépenses publiques » affirme donc désormais le minsitre des Fiannces.

Selon lui, le gouvernement étudie actuellement des mesures pour réduire ses dépenses courantes et devrait présenter des propositions dans les jours à venir. Le prochain examen du budget est prévu le 20 mai prochain.

Même si le sujet n’est pas encore évoqué, les ventes des Rafales français de Dassault, pourraient donc largement être remises en cause.

Changement de discours donc pour un pays qui s’enorgueillait de pouvoir traverser la crise sans difficulté majeure.  « Les turbulences financières qui affectent les marchés boursiers mondiaux auront peu d’influence sur le Brésil qui pourrait même en tirer profit, avait ainsi déclaré à la presse le ministre brésilien des Finances en août 2007« .

Rappelons qu’entre 2001 et 2006, le PIB du Brésil a plus que doublé, atteignant ainsi le niveau de 1.067 milliards de dollars en 2006. La croissance économique du pays a en effet été porté par une explosion du commerce extérieur. De 2001 à 2005, les exportations agroalimentaires brésiliennes ont ainsi progressé de 16,3% par an, en faisant le premier exportateur mondial de soja, d’éthanol, de boeuf, de poulet, ou encore de sucre dont le Brésil est le premier producteur mondial.

Au dernier trimestre 2009, l’industrie a progressé de 4% par rapport au trimestre précédent tandis que les services augmentaient de 0,6%. La consommation des familles a connu pour sa part une hausse de 1,9% durant la même période.

Autre point de vigilance : le ministre des Finances a par ailleurs appelé les Etats-Unis à relever leurs taux d’intérêt et à permettre une appréciation du dollar afin de réduire les déséquilibres mondiaux. Selon lui, « le problème ce n’est pas la Chine, ce sont les Etats-Unis ».

Le responsable brésilien a par ailleurs appelé le Fonds monétaire international et les pays européens à mettre en oeuvre rapidement le plan de stabilisation financière de la zone euro adopté récemment. « Au début, le marché est heureux avec les promesses. Par la suite, des mesures concrètes sont nécessaires« , a-t-il déclaré. Un homme lucide et loin d’être dupe ….

 

(2 commentaires)

  1. Du maïs contre des Rafales ?
    Attendu depuis plusieurs mois, la signature du contrat portant sur les avions de chasse brésilien (dont le Rafale est donné comme favori) est désormais sur le terrain des compensations. Le Brésil souhaite en effet s’assurer d’importants débouchés pour ses produits agricoles en Europe (ainsi que ceux des autres pays d’Amérique latine faisant partie du Mercosur) ce qui ne se sera pas sans de sérieuses conséquences sur l’agriculture européenne et en particulier l’agriculture française.
    http://www.upi.com/Business_News/Security-Industry/2010/05/11/Brazil-eyes-French-arms-deal-as-Mercosur-bargaining-chip/UPI-70661273607064/
    10 pays européens, dont la France en chef de file, ont pour l’instant refusé catégoriquement toute réouverture des négociations entre l’UE et le Mercosur suspendues en 2004 portant sur l’agriculture lors d’un sommet qui doit bientôt se tenir à Madrid. Mais pour combien de temps encore ?
    http://euobserver.com/9/30063

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