Au moins cela le mérite d’être clair. Si plus personne ou presque dans ce bas monde ne persiste à croire que l’invasion américaine de l’Irak avait pour but de protéger la planète, Halliburton semble définitivement vouloir nous ramener à des considérations beaucoup plus terre à terre.
Le président-directeur général du groupe pétrolier américain Halliburton, Dave Lesar, s’est montré en effet pour le moins satisfait des perspectives économiques et commerciales offertes par l’ex-pays de Saddam.
Le dirigeant d’Halliburton a ainsi indiqué lundi que le groupe avait lancé la construction d’un ensemble de bases opérationnelles en Irak en vue de répondre à la demande de services pétroliers dans le pays.
« Il y a beaucoup de travail en perspective en Irak. Et croyez-moi, toutes les sociétés de services auront des opportunités là-bas« , a déclaré tout net le dirigeant lors d’une conférence téléphonique sur les résultats d’Halliburton.
Le spécialiste des services pétroliers a d’ores et déjà entamé des procédures portant sur les volets foncier et installation de matériel.
Rappelons qu’en mars 2003, le corps du génie de l’armée de terre américaine avait attribué à Kellogg Brown & Root (KBR), filiale d’Halliburton, un contrat de 71,3 millions de dollars pour la remise en état des installations pétrolières irakiennes.
Une décision qui avait provoqué un tollé, les clauses exactes du contrat n’étaient pas publiques. Mieux encore, la procédure suivie par le Pentagone se voulait discrétionnaire, sans appel d’offres ni mise en concurrence. Motifs alors invoqués : « l’urgence et de la nécessité de respecter le secret militaire » .
L’administration Bush avait été alors accusée, notamment par les parlementaires démocrates, de « favoritisme » envers une entreprise dont le PDG d’octobre 1995 à août 2000 était Dick Cheney, devenu à la suite vice-président des Etats-Unis.