Depuis plusieurs semaines, la monnaie unique européenne opère un plongeon face aux valeurs refuge, notamment face au dollar et au yen. Ainsi, cette semaine, le yen a atteint un plus haut d’un an face à l’euro, sur fond de spéculations autour de la baisse de la note souveraine de la Grèce par les agences de notation financière.
Evidemment, la situation économique et financière de la Grèce est principalement à l’origine des déboires de la zone euro. Bien que la reprise économique semble tarder dans l’euroland, il n’existe pas d’indicateurs préoccupants concernant l’avenir ou de risque de nouvelle récession comme ça peut être le cas outre-Manche.
En fait, la nette baisse de la monnaie unique européenne s’explique aussi par les stratégies des investisseurs. Pas n’importe lesquels évidemment. Un investisseur individuel n’a aucune chance de faire fléchir une paire. En revanche, les hedge funds en ont la capacité.
Selon une information du Wall Street Journal qui a été depuis reprise dans toute la presse internationale, les principaux dirigeants de hedge funds américains (notamment SAC Capital Advisors et Soros Fund Management) se seraient accordés lors d’un dîner à New York au début du mois pour miser sur une baisse de l’euro. Attaques spéculatives contre la monnaie unique européenne ? Cela pourrait étayer les propos de certains responsables européens qui se sont émus de la baisse de 2% de l’euro face au dollar en l’espace d’un mois.
Toujours selon le Wall Street Journal, les dirigeants de hedge funds auraient misé avec un effet de levier de 20 qui assurent déjà un bon retour sur investissement. Les dirigeants ne s’attendent certainement pas à ce que l’euro atteigne la parité avec le dollar, comme l’ont souligné à tort certains journaux français, mais ils espèrent en tout cas influer sur le cours terme sur le taux de change de la monnaie unique européenne.
Pour le moment, le marché des changes n’a pas vraiment réagi à cette annonce du WSJ. L’euro a fini la séance de vendredi en légère hausse face au dollar, profitant des rumeurs autour d’un éventuel sauvetage de la Grèce mené par une banque allemande.
Christopher Dembik, forex.fr