Alors que les tensions – aux fortes odeurs de pétrole – se sont accrues ces derniers jours entre l’Argentine et le Royaume-Uni, la Grande-Bretagne a indiqué mercredi « suivre de près » la situation autour des Malouines, îles largement convoitées par les deux protagonistes.
Londres affirme néanmoins – certes officiellement – ne pas vouloir céder à l’escalade, l’Argentine ayant préalablement annoncé qu’elle prendrait les « mesures adéquates » pour empêcher l’exploitation pétrolière britannique dans la zone.
Le secrétaire d’Etat au Foreign Office, Chris Bryant, a ainsi souligné que la Grande-Bretagne voulait éviter un nouvel affrontement dans cet archipel de l’Atlantique, lequel fût d’ores et déjà le théâtre d’un conflit sanglant entre Londres et Buenos Aires en 1982.
« Nous n’avons pas de doutes sur notre souveraineté sur les Malouines et nous affirmons clairement que le gouvernement des îles Malouines a le droit de développer une industrie des hydrocarbures dans ses eaux« , a-t-il toutefois déclaré.
« Les eaux territoriales des îles Malouines sont contrôlées par les autorités insulaires. Nous suivons de près la situation mais nous n’allons pas réagir à chaque développement en Argentine« , a expliqué le diplomate.
Des propos tenus après les déclarations du vice-ministre des Affaires étrangères argentin Victorio Taccetti, lequel avait préalablement estimé dans la journée que Londres voulait « exploiter de manière unilatérale et illégitime des ressources naturelles qui appartiennent à l’Argentine« . Une situation, qui selon lui, contraint son pays à « prendre les mesures adéquates pour défendre ses intérêts et ses droits« . Tout en spécifiant que Buenos Aires n’aurait recours qu’à des moyens pacifiques, « comme l’action bilatérale et multilatérale » dans les organismes internationaux.
Car Victorio Taccetti tient par ailleurs à rappeler que l’Argentine et le Royaume-Uni sont des partenaires importants, citant notamment le G20, le changement climatique, le développement durable et la non-prolifération.
Au début du mois de février, le ministère argentin des Affaires étrangères avait publié une note de « protestation énergique » contre « la prétention du Royaume-Uni d’autoriser des opérations d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures dans la zone du plateau continental argentin« .
Selon le quotidien The Sun et l’agence de presse espagnole EFE, l’exploitation du gisement de pétrole se trouvant dans le sous-sol des Malouines serait sur le point de commencer. La compagnie britannique Desire Petroleum pourrait même commencer à forer avant fin février à 160 km au nord de l’archipel.
Si ce gisement de pétrole avait fait l’objet d’études approfondies en 1998, les techniques d’extraction en vigueur à l’époque avaient conduit à l’abandon du projet, les experts doutant de la rentabilité de l’exploitation du site dans de telles conditions.
Mais les temps ont changé et les techniques ont fortement évolué, de telle sorte que de nouvelles études géologiques permettent désormais de garantir la rentabilité du projet. Une aubaine pour l’économie britannique confrontée elle aussi à la crise.
Quatre compagnies britanniques participeraient aux travaux de prospection : la Rockhopper Exploration , la Desire Petroleum, la Falkland Oil and Gas et enfin la Borders and Southern Petroleum. Selon les premières évaluations, le gisement serait doté de 60 milliards de barils de pétrole.
Rappelons qu’en 1982, une guerre avait opposé aux Malouines les troupes argentines et britanniques, un conflit gagné par la Grande-Bretagne dirigée alors par la « dame de fer », Margaret Thatcher.
Le 2 avril 1982, des troupes argentines débarquaient par surprise aux îles Malouines , à 700 km à l’est de la Terre de Feu, prenant le contrôle de cet archipel revendiqué par l’Argentine et occupé par les Britanniques depuis 1833.
Mais le 14 juin, l’Argentine capitulait devant le corps expéditionnaire britannique envoyé pour reconquérir les Falkland (nom anglais des Malouines). Le bilan de l’affrontement s’éleva à 904 morts, 649 Argentins et 255 Britanniques.
Sources : AFP, Come4news, Sun, EFE
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