La décision de Pékin de resserrer l’accès au crédit afin d’éviter la progression d’une bulle spéculative qui risque d’éclater à tout moment a mis un peu de piment dans le quotidien des traders cette semaine. En effet, exception faite de la réunion de la Banque Centrale Européenne en milieu de semaine, réunion qui au passage n’a réservé aucune surprise, aucun indicateur d’importance n’était attendu pour le marché des changes.
L’annonce de Pékin a toutefois changé la donne, permettant au dollar et au yen de gagner du terrain face aux autres monnaies. En effet, l’euro mais surtout les devises liées aux matières premières ont été pénalisées par cette décision. Ainsi, les dollars australien et néo-zélandais ont perdu beaucoup de terrain sur la semaine face au billet vert. L’Australie et dans une moindre mesure la Nouvelle-Zélande font reposer leur retour à la croissance sur la demande en matières premières de la Chine. Cependant, selon les analystes, le resserrement annoncé par Pékin devrait se traduire par une diminution de la demande en matières premières, ce qui devrait affecter les fournisseurs de la Chine.
L’euro a aussi perdu un peu de terrain cette semaine, mais surtout à cause de facteurs internes à la zone euro. En effet, la crise grecque continue d’agiter les marchés qui peinent à croire en un assainissement rapide des finances du pays. Pourtant, Athènes a pris récemment de nombreuses mesures destinées à rassurer les investisseurs, faisant même appel à l’aide technique du FMI. En revanche, le gouvernement a clairement jugé ridicule un éventuel retrait de la Grèce de la zone euro, propos confirmés par Jean Claude Trichet jeudi à l’issue de la réunion de la BCE. Outre la dette de la Grèce et dans une moindre mesure de la péninsule ibérique, la hausse de l’euro a été entravé par la possibilité d’un maintien de taux relativement bas pendant longtemps par la banque centrale européenne.
Pour finir, la Lettonie a annoncé en fin de semaine son intention d’adopter la monnaie unique européenne à l’horizon 2014, décision immédiatement saluée par le gouverneur de la banque centrale. Le pays est particulièrement touché par la crise économique, à l’instar de l’Estonie et de la Lituanie.
Christopher Dembik, forex.fr
La situation de la Grèce est loin d’être réjouissante surtout que la BCE risque aussi de relever ses critères pour limiter les risque de bulle actuelle et d’inflation à venir. La Grèce est le premier emprunteur de liquidité en Europe avec environ 10% des liquidités émises par la BCE.
Les opérateurs sur les dérivés de crédit anticipent un risque non négligeable de défaut de paiement à court terme.
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