Iran/pétrole : protocole d’accord avec Gazprom Neft (Russie)

Ahmadinejad-alexei-miller-gazprom-russie_iran Vous avez dit hypocrisie ? il y a belle lurette que sur le blogfinance nous ne croyons plus aux hauts cris poussés officiellement par les Six grandes puissances mondiales pour s’insurger face au développement du nucléaire iranien. Laissant notamment entrevoir des rivalités intestines dont l’un des objectifs serait de réduire la part du gâteau pétrolier disponible pour les « concurrents » et néanmoins partenaires.

Les faits semblent nous donner raison aujourd’hui alors que Gazprom Neft, filiale du géant public russe Gazprom, a annoncé mercredi avoir signé un protocole d’accord avec la Compagnie nationale du pétrole iranien (NIOC) pour le développement de deux gisements pétroliers en Iran.

Via la signature de ce texte, les entreprises expriment ainsi leur intention de coopérer pour l’exploitation des gisements pétroliers Azar et Changule, situés en Iran.

« Après la préparation par Gazprom Neft d’un projet d’évaluation technico-économique, les parties débuteront les négociations pour signer le contrat », ajoute par ailleurs le groupe russe dans un communiqué.

Lundi, le directeur de la société iranienne Central Oil Fields Company (ICOFC), Ali-Reza Zeigham, avait annoncé que lIran et une société russe discutaient de l’exploitation de trois gisements pétroliers iraniens. Tout en précisant que les deux sociétés entendaient former un consortium. « La société iranienne a proposé de lancer la prospection géologique, cette offre est à l’étude », avait par ailleurs ajouté le responsable.

Selon les premières estimations, la production pétrolière des trois gisements sera globalement d’environ 8.000 barils de pétrole par jour, dans le cadre de la première phase du projet. Selon la partie iranienne, le potentiel pourrait être porté à terme à 20.000 barils par jour.

Si les Six ont – officiellement – fait pression sur les entreprises de leurs pays pour qu’elles cessent de travailler avec l’Iran, afin d’exhorter Téhéran à suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium, les groupes pétroliers semblent avoir fait la sourde oreille. Avec ou sans le soutien – certes dans l’ombre – de leur gouvernement respectif, l’histoire ne le dit pas …

C’est ainsi qu’en 2008, Gazprom a signé un accord avec les Iraniens en vue de développer leurs vastes gisements d’hydrocarbures.

Rappelons que la Russie est particulièrement active dans la construction de la centrale nucléaire iranienne située à Bouchehr, dans le sud du pays, ce, malgré les protestations officielles de l’Occident.

Les officiels iraniens ont déclaré à maintes reprises que le secteur énergétique du pays avait besoin de quelque 200 milliards de dollars d’investissements en vue de pouvoir mettre en oeuvre de nouveaux projets pétrogaziers avant 2015.

Certaines sociétés asiatiques ont d’ores et déjà signé des mémorandums de compréhension avec l’Iran en vue de coopérer dans le secteur pétrogazier. Une situation à laquelle les autres grandes puissances ne peuvent rester insensible …

Selon le quotidien Vremia novosteï, l’administration américaine inciterait désormais les magnats pétroliers arabes à accroître le volume de leurs livraisons de matières premières à la Chine, histoire d’affaiblir l’Iran ou plutôt d’écarter certains potentiels partenaires asiatiques des fabuleuses ressources iraniennes, en vue d’obtenir des contrats pétroliers à prix « bradés » … ?

En effet, les livraisons à la Chine constituent une part importante des exportations iraniennes d’hydrocarbures. Or, si Pékin réduit considérablement ses achats en Iran, Téhéran devra se montrer plus « conciliant » sur les prix pour pouvoir assurer son équilibre budgétaire.

Cependant, selon le vice-directeur de l’Institut de l’Extrême-Orient de l’Académie des sciences de Russie Andreï Ostrovski, même si l’Arabie Saoudite exporte 30 millions de pétrole contre 25 millions de tonnes aujourd’hui, la Chine pourra difficilement se passer des 20 millions de tonnes que le lui livrent l’Iran. 

Sources : AFP, Ria Novosti

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