De votre correspondante à Rome. Vingt et un cygnes infectés par le virus de la grippe aviaire tant redoutée ont été retrouvés morts en Italie, dans le sud du pays. Le virus progresserait vers le nord, puisqu’après la Sicile (Sicilia) et la Calabre (Calabria), voici qu’il a été identifié un peu plus haut dans les Pouilles (Puglia), situés dans le talon de la péninsule, mais pas seulement, cette région étant vaste et longiline.
Alors qu’hier le Ministre italien de la Santé, Francesco Storace, avait parlé de 17 oiseaux tués samedi par le H5N1, le bilan s’est alourdi. En effet, un cas humain a été signalé dimanche soir par toutes les radios italiennes dans les Abruzzes (Abruzzo), mais de plus amples examens seront nécessaires pour infirmer ou confirmer cette information. Les foyers infectieux ont été signalés également en Grèce, en Bulgarie et en Roumanie. Et dimanche soir, un cas a été signalé en Slovénie, au nord de l’Italie, où un décès d’un cygne sauvage a paru suspect. Rappelons que la grippe aviaire aurait tué d’après l’OMS une centaine de personnes depuis 2003, en Asie et en Turquie.
Alors que le virus semble avoir franchi la frontière slovène, la presse helvétique a titré : « La grippe aviaire aux portes de la Suisse ». Les éleveurs suisses avaient évité au maximum les sorties et les promenades à leurs volailles durant l’automne dernier pour limiter les contacts avec les oiseaux sauvages migrateurs, afin d’éviter la contagion, et se préparent à nouveau à les laisser à l’air libre… avec parcimonie.
Le printemps risque d’être à nouveau synonyme de confinement pour la basse cour européenne. Sans jeu de mot sans sur le confit, car la situation des malheureux oiseaux migrateurs, qui n’y sont pour rien, est inquiétante, d’autant plus que certaines espèces sont décimées, victimes des changements climatiques, de la disparition de leurs lieux de nidification ou de la raréfaction de leur nourriture ou encore happées par es éoliennes, pour ne citer que ces facteurs.
Les américains sont des ornithologues passionnés et leur association de protection des oiseaux compte des millions de membres, très actifs. Depuis plusieurs années, le pays est confronté au West Nile Virus, qui a été introduit par les oiseaux infectés importés au Zoo du Bronx.
La vétérinaire qui avait tiré la sonnette d’alarme n’avait pas été écoutée, et sa lettre adressée aux services sanitaires de la ville a été ignorée. Le jour où la bombe a été révélée, la mairie de New York avait aspergé la ville du haut d’hélicoptères. Certains new-yorkais en toussent encore. Mais comme quelques mois plus tard ils ont subi le 11 septembre et des mois d’alertes à l’antrax…
Aujourd’hui le virus est présent sur tout le continent, ayant mis moins d’un an et demi pour traverser d’est en ouest l’immense territoire nord-américain. Plusieurs centaines de décès sont à déplorer parmi le bétail et plusieurs dizaines (source officielle : la très contestée CDC, Commission for Disease Control, qui minimise dangers et épidémies), voire centaine, parmi les humains, dont certains n’auraient pas été diagnostiqués comme il se doit, d’où la polémique.
L’OMC a publié le 8 février un communiqué sur son site : « Bien que toutes les données recueillies à ce jour indiquent qu’il ne se transmet pas facilement de l’oiseau à l’être humain, il convient de surveiller attentivement l’évolution de la situation. L’expérience dans plusieurs autres pays montre la rapidité avec laquelle le virus H5N1 peut se propager et s’implanter solidement dans les populations de volailles. Sa capacité à provoquer chez l’homme une maladie rare, mais grave, est par ailleurs bien connue. »
L’Europe prend très au sérieux le H5N1, mais les mesures à prendre, et les risques pour l’homme ne sont pas encore clairement appréhendés par nos autorités et nos populations. Après l’Irak, La Chine, et l’Indonésie, un foyer du virus de la grippe aviaire s’est déclaré au Nigeria et il fait craindre une épidémie locale, mais aussi une éventuelle contamination plus généralisée.
Selon l’OMC, « actuellement, on pense que le seul foyer confirmé se limite à une grande exploitation commerciale située dans l’état de Kaduna », où des centaines de poulets sont morts. Espérons que les autorités nigérianes sauront faire face à cette crise pour stopper la propagation du virus, mais les premiers cas humains auraient d’ores et déjà été signalés.
On attend la réponse de l’UE au sujet du vaccin.
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