L’ère Bush semble irrémédiablement avoir vécu. Jugez plutôt ! Le ministre des Finances brésilien Guido Mantega a demandé samedi que le Fonds monétaire international (FMI) réintègre Cuba comme Etat membre.
Rappelons que le pays des frères Castro ( mais aussi des Cubains !) a quitté l’institution depuis 45 ans.
Les arguments mis en avant par le Brésil, devant le Comité monétaire et financier international (CMFI), l’instance politique du FMI : Cuba est « le seul pays du continent américain qui ne soit pas membre de cette institution ». Or, estime le ministre brésilien, le moment est venu « d’ouvrir les portes » à l’île communiste. Selon lui, l’absence de La Havane est « une omission qui a trop duré », alors que le FMI « se targue de son universalité ».
Rappelons que le régime castriste s’était retiré du Fonds en 1964, à une époque de fortes tensions avec son principal actionnaire, les Etats-Unis.
Rappelons « à toutes fins utiles » qu’en octobre dernier le président brésilien Lula da Silva s’était rendu dans la capitale cubaine en vue de s’entretenir avec son homologue Raul Castro. L’objet principal de sa visite : la signature d’un contrat pétrolier et l’inauguration de la succursale cubaine de l’agence brésilienne pour promouvoir les exportations et les investissements … No comment …
Alors que Cuba est très friand d’or noir, le géant pétrolier brésilien Petrobras et l’opérateur énergétique cubain se sont accordés pour permettre au Brésil d’effectuer de la prospection pétrolière, dans la zone économique exclusive cubaine du Golfe du Mexique. D’après les termes du contrat, Petrobras pourra prospecter pendant sept ans une zone de 1.600 km2, d’une profondeur de 500 à 1.600 mètres.
Des investissements de 8 millions de dollars sont prévus dans un premier temps, Petrobras disposerait d’un contrat d’exploitation commun avec Cupet de 25 ans si du pétrole était trouvé. Les autorités cubaines estiment à 21 milliards de barils les réserves de pétrole non prouvées dans la zone économique du Golfe du Mexique où plusieurs sociétés étrangères font déjà de l’exploration.
Rappelons également que le Brésil est le deuxième partenaire commercial de Cuba, avec des échanges de 450 millions de dollars en 2007, derrière le Venezuela. Ce dernier fournit chaque jour 100.000 barils de pétrole à des prix préférentiels à l’île communiste qui produit pour sa part environ 80.000 barils de pétrole par jour.
Si le président vénézuélien Hugo Chavez est le grand ami de Fidel Castro, experts et diplomates laissent entendre qu’il serait beaucoup moins proche de Raul Castro …. tandis que Cuba souhaiterait augmenter ses importations de pétrole brésilien.
Le but ultime du Brésil ne serait-il pas celui là ? Une demande d’intégration dans le FMI en vue d’octroyer à Cuba des subsides pour payer le pétrole brésilien et faciliter les échanges entre les deux pays ? qui sait …..
Sources : AFP, RFI, Courrier International