Il ne faut pas être grand clerc, pour deviner que la restructuration militaire en cours va être un grand classique.
Comme toute restructurations industrielles, il y aura beaucoup de perdants et peu de gagnants.
Tout d’abord, la réforme en elle même ? L’armée française était devenue celle du général Alcazar : 49 caporaux et plus de 3000 colonels.
En effet on n’avait pas dégressé les gradés après la professionnalisation.
Mais, pour quoi cette réorganisation ? Pour mener des guerres extérieures.
Après le test yougoslave, l’OTAN rêve de plaies et bosses, en élargissant considérablement sa définition de l’agression.
Refuser de vendre à ses pays membres, notamment de l’énergie sera considéré comme agression.
Pour mener ces guerres et continuer à nourrir le complexe militaro-industriel aussi cupide qu’incompétent, il faut réduire les effectifs.
Il faut noter que désormais, dans la course aux armements, ce sont les russes qui font la tête en course.
Pas au niveau valeur, mais au niveau fiabilité/coûts des armements.
Eux ont en effet réduit considérablement ces coûts.
Les pays occidentaux sont devenues de parfaites bureaucraties militaires, les dérives budgétaires augmentent sans cesse, alors que décroit la force, la fiabilité et la disponibilité.
Seront donc amenés à payer la note les villes de garnison dont celle-ci est la monoculture depuis souvent des siècles : 82 fermetures et 33 transferts.
Ils vont donc disposer de beaucoup d’immobilier à prix cassé, de beaucoup de résidences secondaires (car invendables et invendues) et les militaires eux-mêmes, vont subir de lourdes pertes financières.
Il n’est pas anodin que tout le monde veuille vendre en même temps.
Le marché local n’y survivra pas.
Si l’on supprime 54 000 emplois directs, la règle d’or observée veut qu’un autre emploi disparaisse pour tout emploi supprimé.
En « compensation » 5000 emplois seront transférés dans les zones touchées. Peanuts quoi.
L’aide à la restructuration se monte à 320 millions d’euros, soit moins de trois millions par ville touchée, peanuts aussi.
Des villes, beaucoup, vont devenir des villes de retraités, sans avenir et dans la gêne.
jeudi 24 juillet 2008
Sachant que ce sont les militaires et les retraités qui ont voté, en grande majorité, pour Sarkozy, ce ne serait que justice.
Si je peux me permettre une petite digression, c’est une tendance bien française : on veut le beurre et l’argent du beurre.
Voter pour Sarkozy, qui a toujours promis une « réforme » ultra-libérale, c’était une imbécilité : 53% des gens l’ont élu.
Maintenant qu’il applique son programme, rogne la sécurité sociale, dynamite le temps de travail, ferme des garnisons au nom de la sacro-sainte rentabilité et (probablement) va bientôt s’attaquer aux retraites, qu’il est amusant de voir ces braves électeurs et élus locaux, retraités, militaires et petits « propriétaires » endettés jusqu’au cou, pleurnicher et crier misère !
Vous vouliez un homme à poigne ? Vous l’avez ! Alors dansez, maintenant !